Les Etats-Unis ont annoncé, vendredi 22 novembre, avoir de nouveau élargi leur liste noire interdisant l’importation de produits provenant de la région chinoise du Xinjiang ou soupçonnés d’avoir été fabriqués grâce au travail forcé de Ouïgours.
Une trentaine de nouvelles entreprises chinoises sont ainsi accusées d’utiliser des matières premières ou des pièces détachées ayant été fabriquées ou récoltées à l’aide du travail forcé de Ouïgours ou d’avoir elles-mêmes employé cette main-d’œuvre pour fabriquer leurs produits. Cet ajout porte à un total de 107 le nombre d’entreprises désormais interdites d’exporter vers les Etats-Unis, a annoncé le département de la sécurité intérieure.
« En ajoutant ces entités, le gouvernement continue de prouver sa résolution à s’assurer que les produits fabriqués grâce au travail forcé de Ouïgours ou d’autres minorités ethniques ou religieuses du Xingjiang n’entrent pas aux Etats-Unis », a estimé la représentante de la Maison Blanche au commerce, Katherine Tai, citée dans le communiqué.
Dans un communiqué séparé, les membres de la commission parlementaire consacrée aux activités du parti communiste chinois (PCC) se sont déclarés « enchantés de ce pas supplémentaire », estimant que les entreprises américaines « devraient couper totalement leurs liens avec les entreprises liées au PCC et développer une chaîne d’approvisionnement débarrassée du travail forcé ».
Les autorités américaines, ainsi que plusieurs autres pays occidentaux, ont condamné la pratique massive de travaux forcés menée par le gouvernement chinois à l’égard de la minorité ouïghoure, estimant par ailleurs que leur traitement s’apparentait à un « génocide », ce que Pékin nie catégoriquement.
Selon des groupes de défense des droits de l’Homme, au moins un million de personnes, majoritairement issues de cette minorité musulmane, ont été incarcérées dans la région du Xinjiang et sont victimes d’abus, notamment la stérilisation forcée des femmes et du travail forcé.
La loi de prévention, votée par le Congrès américain en décembre 2021, interdit toute importation de produits provenant du Xinjiang, à moins que les entreprises de la région puissent prouver que leur production n’intégrait pas de travail forcé.