Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale, a annoncé mardi 26 novembre que son groupe et les sénateurs Les Républicains (LR) avaient convenu de renoncer à une contribution visant à faire travailler tous les actifs sans rémunération pendant sept heures de plus par an, une mesure inscrite dans le budget de la Sécurité sociale par le Sénat.
« La réflexion sur le temps de travail est légitime et le Sénat a bien fait de poser cette question, mais dans la période actuelle on ne peut pas demander d’efforts toujours aux mêmes, ceux qui travaillent et paient déjà beaucoup de charges et d’impôts », a-t-il fait valoir à l’Agence France-Presse (AFP), expliquant que la droite soutiendrait l’abandon de la mesure mercredi en commission mixte paritaire, réunion de députés et sénateurs chargés d’aboutir à un compromis.
« Ce matin avec Mathieu Darnaud [président du groupe Les Républicains au Sénat], nous avons plaidé à Matignon, avec le soutien de Michel Barnier, pour demander qu’il y ait des économies supplémentaires sur le budget de l’Etat : plus d’économies sur le gaspillage de l’argent public, moins d’efforts demandés aux Français et moins d’impôts », a encore détaillé le député de Haute-Loire.
Le patron du groupe centriste allié des Républicains au Sénat, Hervé Marseille, a pour sa part affirmé qu’il ne se sentait « pas engagé » par cet accord entre parlementaires LR. « C’est pénible et fatigant de découvrir cela comme ça. On n’a pas vocation à s’aligner sur les décisions prises ailleurs », s’est-il agacé auprès de l’AFP.
Lors de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le Sénat avait approuvé cette mesure censée rapporter 2,5 milliards d’euros à l’Etat, qui viendrait s’ajouter à la « journée de solidarité » déjà pratiquée et fléchée vers le grand âge et le handicap.
Le gouvernement s’y était dit défavorable « à ce stade » proposant de la « retravailler » avec les partenaires sociaux, une position qu’il a répétée mardi lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. En contrepartie de cette mesure, les employeurs auraient vu leur taux de contribution de solidarité pour l’autonomie passer de 0,3 % à 0,6 %. Mais la mesure est fortement combattue par la gauche et a fait tiquer sur la forme y compris au sein du camp gouvernemental.