Toujours aussi peu de femmes à la tête des fédérations sportives françaises, malgré la loi sport visant la parité

La féminisation des fédérations sportives françaises attendra. Les élections touchent à leur fin, samedi 21 décembre, avec la lutte, et un constat s’impose : les femmes ne sont toujours pas les bienvenues à la présidence des disciplines olympiques, vitrines du sport français. Parmi les 35 fédérations olympiques d’été soumises, comme à chaque début d’olympiade, au renouvellement de leurs cadres dirigeants, seules deux seront présidées par des femmes. Soit le même chiffre qu’avant le cycle électoral qui s’est déroulé ces dernières semaines.

La loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France imposait pourtant une nouvelle règle du jeu : l’obligation, pour ces différentes fédérations, de présenter des listes strictement paritaires au niveau national – en 2028 au niveau local. Bon gré mal gré, toutes se sont soumises à la loi, mais dans les faits rien n’a changé pour les femmes en ce qui concerne les plus hauts postes à responsabilités.

« Le système électoral produit et légitime des discriminations indirectes », souligne Annabelle Caprais dans un article publié jeudi 19 décembre dans la revue scientifique Management et organisations du sport. La docteure en sociologie du sport y rappelle que seules sept femmes ont présidé, dans l’histoire moderne, des fédérations françaises olympiques.

Deux nouveautés nuancent le résultat des élections. Pour la première fois en cent cinquante ans d’existence, la gymnastique – discipline qui compte une majorité de licenciées – est dirigée par une femme, Dominique Mérieux, jusqu’alors secrétaire générale de la FFGym.

La lutte donne également l’exemple. La fédération doit voter, samedi 21 décembre, pour un tandem à sa tête, composé d’une femme et d’un homme – Lise Legrand et Jean-Carl Fossati. Il n’y a aucun suspense, c’est la seule liste en lice. Mais c’est aussi et surtout la première coprésidence à la tête d’une discipline olympique.

Les arrivées de Dominique Mérieux et de Lise Legrand compensent à peine les départs de Brigitte Saint-Bonnet (escrime) et d’Isabelle Jouin (hockey sur gazon), qui n’ont pas souhaité se représenter. Dans la majorité des cas, les présidents ont été réélus (tennis, natation, handball, judo, volley, etc.). Et quand ils ne pouvaient pas l’être – la loi de 2022 limite à trois le nombre de mandats –, les candidats que les sortants soutenaient ont été choisis dans les urnes (athlétisme, tir à l’arc, équitation).

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