« L’expansionnisme envisagé par Donald Trump est à la fois territorial, technologique et réglementaire »

Trump 2 n’est pas Trump 1, ou bien alors un Trump augmenté. Le plus vieux des présidents des Etats-Unis à son entrée en fonctions – 78 ans – entend en effet redessiner les frontières américaines, assumant dans le discours qui a suivi sa prestation de serment, lundi 20 janvier, que, sous son égide, son pays se considérera « de nouveau (…) comme une nation (…) qui étend son territoire ». La formule est aussi polémique que polysémique, et elle constitue une rupture avec le premier mandat du républicain.

Donald Trump s’en tenait alors, comme pendant la campagne qui a ouvert la voie à son incroyable retour au pouvoir, à une définition statique de la frontière. Elle se réduisait presque au « mur » qu’il entendait ériger sur les plus de 3 000 kilomètres courant du golfe du Mexique à l’océan Pacifique, et que Mexico, assurait-il, financerait.

Il s’agissait alors de mettre son pays à l’abri des « trafiquants de drogue, des criminels et des violeurs » (2015), qui « empoisonnaient le sang de [leur] pays » (2023), comme d’une globalisation qui avait tourné à l’avantage du rival chinois. Son protectionnisme commercial s’insérait d’ailleurs dans le même projet d’une Amérique forteresse, tout comme sa critique des alliances mises en place après la seconde guerre mondiale, susceptibles à tout instant, selon lui, d’entraîner les Etats-Unis dans l’aventurisme militaire au-delà de leurs frontières.

Le républicain ne s’est pas départi de cette obsession défensive dans les premières heures de son entrée en fonctions, en annonçant l’imposition, le 1er février, de premières taxes sur les importations venues du Canada et du Mexique. Il veut, de même, revenir sur le XIVe amendement de la Constitution pour priver de la nationalité américaine les enfants de migrants sans papiers, nés sur le sol américain.

Mais il semble considérer que le temps est venu de compléter cette posture par une politique expansionniste qui ne sera pas seulement lexicale et limitée à la volonté assez dérisoire de rebaptiser le golfe du Mexique du nom de l’Amérique. D’où le retour de la « destinée manifeste » qui serait celle des Etats-Unis, et du récit mythifié de la conquête d’un Ouest vide de toute population première, que Donald Trump entend réaffirmer en nettoyant le point culminant des Etats-Unis, en Alaska, de son nom ancestral, Denali, rétabli par Barack Obama, pour revenir à celui du 25e président des Etats-Unis, William McKinley.

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