Sonia Souid est soudainement sortie de l’ombre le 9 janvier 2023. Ce jour-là, l’agente de joueurs a accusé, dans les colonnes de L’Equipe et sur BFM-TV, Noël Le Graët d’avoir eu un comportement déplacé à son égard entre 2013 et 2018, messages vocaux et SMS de l’intéressé à l’appui. Les interventions médiatiques de Sonia Souid ont alors fragilisé le président de la Fédération française de football (FFF), qui a fini par donner sa démission en février 2023, sur fond d’audit accablant de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR).
Deux ans après la chute de « NLG », Sonia Souid, 39 ans, retrace son parcours et revisite l’affaire Le Graët dans un livre (Touche pas à mon Qi !, Solar, 256 pages, 19,90 euros), écrit avec la conseillère en communication Dominique Rouch et qui paraîtra jeudi 23 janvier.
Celle qui n’a pas souhaité porter plainte au pénal contre l’ex-patriarche du football français, âgé de 83 ans, réagit froidement à la décision du parquet de Paris de classer, en octobre 2024, l’enquête préliminaire ouverte en janvier 2023 contre M. Le Graët pour « harcèlement moral et sexuel », aucune infraction n’apparaissant selon lui suffisamment caractérisée.
Mme Souid brosse le portrait peu flatteur de Noël Le Graët, qui n’est, écrit-elle, « ni un violeur, ni un agresseur, ni même un prédateur sexuel », mais dont la « position sociale était son arme de prédilection et lui conférait un sentiment de toute-puissance et d’impunité totale ».
« Il n’a pas compris que nous ne vivions plus dans les années 1970, ajoute-t-elle. Il a continué à se comporter et à penser comme à son époque, là où les hommes pouvaient disposer des femmes à leur convenance. Pour cet homme, draguer, insister lourdement, n’était pas un acte malveillant (…). Parce que, pour lui, tant qu’il n’y a pas de viol, il n’y a rien de bien méchant à traiter ainsi les femmes. »
Sur un ton aigre-doux, elle réitère ses accusations de 2023 et narre une « réunion confidentielle », en tête à tête, au domicile parisien de l’ex-président de la fédération, en 2014. Ce dernier aurait promis en amont à l’agente de lui faire rencontrer Brigitte Henriques, « chargée du développement du foot féminin » à la FFF.