Face à la crise viticole, le domaine gascon du Tariquet en difficulté

L’émotion est vive dans le vignoble gascon. L’emblématique domaine Tariquet(Eauze, Gers) a annoncé, le 20 janvier, son placement en procédure de sauvegarde àsa demande, auprès du tribunal de commerce d’Auch, avec une période d’observation de six mois renouvelables. Pour les propriétaires de la locomotive des vins blanc de l’indication géographique protégée côtes-de-gascogne, « il s’agit d’agir plutôt que subir, avec un projet de réorganisation stratégique pour garantir une activité pérenne ». Producteur d’armagnac depuis 1683 (120 000 bouteilles aujourd’hui), Tariquet a été pionnier en Gascogne du grand virage des années 1980 dans la production de vins blancs.

Ce domaine indépendant de 1 125 hectares de vignes, appartenant depuis cinq générations à la famille Grassa, est devenu une marque de référence – presque un nom commun –, appuyée sur l’image d’un vin facile à boire, de l’art de vivre du Sud-Ouest, largement exportée chez les cavistes, les bistrots toulousains, parisiens, et à l’international. Sa cuvée « Premières Grives », élaborée avec un monocépage gros manseng au mitan des années 1990, a boosté les ventes. Les Tariquet ont ainsi pu atteindre un pic de 8 millions de cols en 2021, le plus dur étant la chute à hauteur de 5,5 millions de bouteilles en 2023.

Sévère reflux aux causes multiples, assure la famille Grassa : « Pandémie de Covid-19, hausse des coûts de production, stratégies douanières » et, enfin, « quatre épisodes climatiques extrêmes à répétition avec grêle, gel, mildiou etc. », toutes révélatrices de la crise que traverse le vignoble dans son ensemble. Pour certains spécialistes, le Tariquet a, peut-être, aussi souffert de la « rançon du succès, parfois taxé de “vin surcoté” », avec des tarifs« trop élevés ».

Au point d’aiguiser les convoitises de concurrents, jusqu’à la clochemerlesque « guerre des oiseaux », le domaine obtenant deux jugements portant réparation du préjudice subi par « des actes de concurrence déloyale et parasitaire ». Ses marques « Premières Grives » et « Dernières Grives » ont été jugées contrefaites par le produit « Fautes de grives, je bois du merle », vendu à un prix deux fois inférieur.

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