A la fin de juin au Kenya, des manifestations meurtrières ont eu lieu durant lesquelles 485 personnes ont été arrêtées pour meurtre, terrorisme et viol, selon une déclaration de la police le 30 juin. Les manifestations au niveau national devaient initialement être un hommage aux victimes du mouvement citoyen de 2024 contre un projet de hausse des impôts et la corruption. Mais les rassemblements ont viré au chaos le 25 juin, lorsque de jeunes hommes ont affronté la police et dévasté des milliers de commerces dans le centre de Nairobi.
Selon le chef de la direction des enquêtes criminelles, Mohamed Amin, « 485 individus ont été arrêtés en lien avec ce qui s’est passé le 25 juin ». Quatre cent quarante-huit ont été inculpés, tandis que 37 font l’objet d’une « enquête en cours ». Il précise que les chefs d’accusation incluent « meurtre, terrorisme, viol, viol en réunion, incendie volontaire, obstruction au travail de policiers en service, destruction et vol (…), incitation à la violence, manipulation de biens volés, détérioration de propriétés avec intention de nuire et possession d’armes à feu illégales ».
La Commission nationale kényane des droits humains a affirmé que 19 personnes avaient été tuées et 531 blessées pendant les pillages et les violences, qualifiées de « tentative de coup d’Etat » par le gouvernement. La commission avait fait savoir vendredi 27 juin qu’elle avait recensé deux cas de viol et deux cas de viol en réunion dans le cadre des violences du 25 juin.
Pour Mohamed Amin, les manifestations ont « rapidement dégénéré en violences organisées ». « Un réseau bien coordonné d’acteurs criminels a infiltré et détourné de leur but ces manifestations », a-t-il assuré, estimant que ces personnes n’étaient présentes que pour créer « le chaos, piller, détruire des vies et des biens ». Onze policiers ont été grièvement blessés pendant les manifestations.
Les enquêteurs recherchent « activement les principaux planificateurs, les mobilisateurs, les financiers et les animateurs derrière cette machination et ils seront très bientôt amenés devant la justice », a affirmé M. Amin.
Human Rights Watch (HRW) a jugé la semaine dernière que les autorités kényanes devaient être tenues pour responsables des morts survenues. « Les autorités kényanes ne devraient pas traiter les manifestants comme des criminels », a déclaré Otsieno Namwaya, directeur associé pour l’Afrique à HRW.
Une coalition d’ONG de défense des droits humains a recensé des manifestations dans 23 comtés à travers le Kenya le 25 juin. Les services d’urgence ont signalé de multiples blessures par balle.
Les Nations unies ont déploré les violences et appelé au calme et à l’ouverture d’enquêtes « indépendantes et transparentes ».