A écouter le directeur, dont le mandat s’achève cet été et qui est candidat à sa reconduction, « les agrumes participent au projet “Réenchanter la villa” ». Soit un (très) vaste programme lancé par Sam Stourdzé à son arrivée, en 2020, afin de rafraîchir les lieux. Fin 2022 étaient rénovés, avec une direction artistique de la maison italienne Fendi et le concours du Mobilier national, les salons, où se tiennent les réunions de travail des pensionnaires, mais aussi des réceptions, des concerts et des conférences… En 2023, India Mahdavi réimaginait six chambres historiques, dont trois sont accessibles aux 140 000 visiteurs annuels de la villa.

Début juin, dans l’étouffante chaleur romaine, les réalisations du troisième chapitre de ce « réenchantement » étaient présentées : l’ouverture de six chambres d’hôte, dites « de la passerelle », réalisées par des duos designers-artisans d’art à la suite d’un appel à projets ; le jardin des citronniers, conçu par le paysagiste Bas Smets en collaboration avec l’architecte en chef des monuments historiques Pierre-Antoine Gatier ; et, face à la splendide façade couverte d’antiquités, le jardin des parterres, dans lequel ont été installés 20 pots toscans contenant des agrumes rares, installation née de l’association entre la céramiste japonaise Natsuko Uchino et l’autrice française Laura Vazquez.

Bien sûr, les six nouvelles chambres d’hôtes font rêver, et on se plaît à observer le mur rappelant le sfumato à la Vinci d’une fresque dans la chambre repensée par le studio GGSV, la belle sobriété de la proposition d’Eliane Le Roux et de Miza Mucciarelli, la cabine de bateau de Constance Guisset… Pour chaque projet, les architectes et les designers ont travaillé de concert avec des artisans d’exception et ce grâce à un important mécénat de la Fondation Bettencourt Schueller, particulièrement présente dans le domaine des métiers d’art.