Emmanuel Macron affaiblit un peu plus François Bayrou, en lui reprochant la cacophonie gouvernementale

Un an après l’échec cuisant de son camp aux élections législatives anticipées de 2024, Emmanuel Macron retrouvera, le 8 juillet, le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale. Une étape éminemment symbolique : à moins de deux ans de l’élection présidentielle, le chef de l’Etat peut de nouveau agiter la menace d’une dissolution « si des formations politiques décidaient (…) de bloquer le pays », affirmait-il début juin.

Or la situation politique, à dix jours de la présentation des grandes orientations du budget 2026 par François Bayrou, apparaît plus chaotique que jamais. Le « socle commun » n’est plus qu’une « légende urbaine », constate un ancien ministre, et l’Assemblée nationale un « bateau ivre », soupire le député (Renaissance) des Français établis hors de France Vincent Caure. « On vote à l’Assemblée la PPL [proposition de loi] mettez la chaise à l’endroit, la PPL remettez la chaise à l’envers, ou la PPL on ferme les volets », très éloignées des enjeux du moment, persifle une ministre de premier plan.

A ce Palais-Bourbon de plus en plus fragmenté, où l’absence de majorité empêche l’adoption de la moindre réforme, s’ajoute désormais un gouvernement balkanisé, au sein duquel s’affrontent publiquement les ministres macronistes et de droite. Renforcé par son élection à la tête du parti Les Républicains (LR), Bruno Retailleau (intérieur), soucieux de se démarquer en vue de l’échéance présidentielle de 2027, multiplie les coups de canif dans la solidarité gouvernementale. Ainsi affirmait-il le 1er juillet, au micro de France Inter, avoir appris « par les médias », et non par le Quai d’Orsay, le placement sous contrôle judiciaire, en Algérie, du journaliste français Christophe Gleizes. De l’aveu même de son entourage, le ministère des affaires étrangères n’avait aucune obligation de l’en informer.

Le lendemain, avant le conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, évoquait de son côté sur la chaîne CNews des « mesures de riposte graduée mises en place par le ministre de l’intérieur » à l’égard de l’Algérie, alors même que le dossier avait été repris en main par l’Elysée et que la stratégie du rapport de force défendue par Bruno Retailleau avait été au contraire rejetée. L’ancienne sénatrice (LR) des Yvelines a été recadrée le jour même.

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