DVD : « A Short Love Affair » et « Fantasmes », le ballet des corps furieux selon Jang Sun-woo

La sexualité a toujours posé au cinéma une question insoluble, dont seuls quelques fous furieux ont fait leur cheval de bataille. Le Coréen Jang Sun-woo, dont le nom ne résonne plus guère dans les sphères cinéphiles, fut l’un de ceux-là. Né en 1952 à Séoul, il étudia l’anthropologie et milita sur le front politique, figure du mouvement prodémocratique des années 1980 contre la dictature militaire, et appela aussi, en tant que critique, à un « cinéma ouvert ». En 1986, il passe derrière la caméra et commence une carrière en forme de croisade contre la censure, secouée de provocations et d’interdictions.

Derrière ce vacarme auquel on l’a trop souvent réduit, se cache pourtant un vrai geste de cinéaste, impétueux mais réflexif. Deux films édités par Carlotta, A Short Love Affair (1990) et Fantasmes (1999), venant remettre son travail en lumière, explorent la sexualité des Coréens par des voies très différentes. Dans les neuf années qui les séparent, se joue la bascule réciproque d’une œuvre face à son époque : comment, devant l’assouplissement tactique de la censure, un cinéma frondeur réagit en se radicalisant.

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