Une fois passé le grand tumulte de la place de la Bastille, la rue de Charenton offre une percée bienvenue. Mais les débuts de cette très longue artère du 12e arrondissement de Paris menant jusqu’à la porte de Charenton ne sont pourtant pas des plus engageants. A gauche, se tient une enfilade d’arrière-boutiques dont les devantures donnent sur la rue du Faubourg-Saint-Antoine. Sur la droite, s’enchaînent de hauts bâtiments gris sombre aux lignes modernes et froides. Mais, petit miracle dans cette austérité, une fenêtre entrouverte laisse descendre jusqu’au trottoir des notes de piano donnant le rythme à un chanteur lyrique.
Des salles de répétition de l’Opéra Bastille sont situées là. Si le bâtiment culturel trône plutôt du côté de la place éponyme, sa création, à la fin des années 1980, a marqué durablement la rue. Voulue par le président de la République François Mitterrand, retardée par son premier ministre et rival Jacques Chirac, cette salle d’opéra moderne voit le jour en 1989, juste à temps pour le bicentenaire de la Révolution française. Trente-six ans plus tard, l’Opéra Bastille, en très mauvais état, nécessite de gros travaux qui démarreront en 2030.