Cinq romans, des essais, dont deux d’histoire et un de philosophie, un journal, un recueil de poésie, un autre de photographies, un beau livre… Voici les brèves critiques de treize ouvrages notables en cette vingt-septième semaine de l’année.
Si les amants, en se rencontrant, formulent le plus souvent le désir, si ce n’est l’assurance, de voir leur amour durer éternellement, Quentin Biasiolo, professeur de philosophie en classe préparatoire, constate pourtant dans cet essai sensible et souvent poétique la « très grande difficulté de s’aimer dans le temps long ». Posant la question de ce que doit être l’amour pour ne pas se laisser attaquer par le temps, il propose d’abord de tracer un chemin entre la passion amoureuse, intense mais impuissante à durer, et une forme de conjugalité qui substituerait l’amour à l’habitude.
De Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) à Stendhal (1783-1842) comme à Camille Laurens – qui préface le livre – et à son nouveau roman, Ta promesse (Gallimard, 368 pages, 22,50 euros, numérique 15 euros), l’auteur explore les perspectives offertes par la littérature, autofictionnelle en particulier, et la philosophie. Il fait ainsi apparaître les vertus, pour l’individu, de l’amour qui s’inscrit dans la durée. L’« aventure personnelle » qu’est aussi l’amour se révèle alors, par l’apaisement qu’il suscite, en mesure de rassembler le sujet en lui-même, lui permettant de manifester une subjectivité pleine et entière. Surtout, loin de restreindre la liberté, il l’augmente, par le déploiement de soi et de ses facultés qu’il rend possible. So. Be.