Après 209,1 km à travers les Hauts-de-France, entre pluie et éclaircies, la plus longue étape de cette 112e édition du Tour de France s’est réglée au sprint, dans un final entre favoris. A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), l’air marin a réussi à Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck) qui décroche à 30 ans sa deuxième victoire d’étape dans le Tour, après celle de Mur-de-Bretagne en 2021. Le Néerlandais a devancé les deux derniers vainqueurs du Tour, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates-XRG) et Jonas Vingegaard (Visma-Lease a Bike), pour se parer du maillot jaune – offrant un deuxième succès en deux jours à la formation Alpecin-Deceuninck. Son coéquipier Jasper Philipsen, vainqueur la veille à Lille, a franchi la ligne à plus de 30 secondes.
Qui d’autre que Mathieu van der Poel pour postuler au titre de « MVP » (« Most valuable player », meilleur coureur) ? Le Néerlandais s’est montré le plus fort au sprint au sein d’un groupe d’une vingtaine de coureurs, comprenant Pogacar et Vingegaard. Pluie, côtes et bagarre : il y avait comme un air de déjà-vu pour le champion du monde de cyclocross – 209 km en plus.
Il y a eu deux courses pour le prix d’une entre Lauwin-Planque (Nord) et Boulogne-sur-Mer dimanche. Pendant plusieurs heures, la deuxième étape du Tour de France a ressemblé à tant d’autres avant elle, avec quatre échappés lancés dans une mission impossible à l’avant. Finalement, et comme attendu, Yevgeniy Fedorov (XDS-Astana), Andreas Leknessund (Uno-X Mobility), Brent Van Moer (Lotto) et Bruno Armirail (Decathlon-AG2R La Mondiale) ont été repris à 50 kilomètres de l’arrivée.
Après quelques kilomètres de transition, l’étape a ensuite pris une nouvelle dimension au pied de la première difficulté du jour, la côte de Cavron-Saint-Martin (1,1 kilomètre à 5,9 %). Une brusque accélération a mis dans le rouge bon nombre de sprinteurs, incapables de suivre le rythme et de postuler à la victoire. Toujours aux avant-postes, Mathieu van der Poel n’a, lui, jamais montré de signes de faiblesses, a contrôlé les attaques dans les derniers kilomètres jusqu’à s’imposer au sprint devant Tadej Pogacar.
Julian Alaphilippe, au micro d’Eurosport. Absent du Tour de France l’an dernier, le coureur de l’équipe Tudor a été le premier à lancer le sprint dans le dernier kilomètre, mais n’a pas résisté au retour des cadors du Tour.
Comme le nombre de victoires de Mathieu van der Poel sur le Tour de France, à chaque fois sur la…. deuxième étape. Un chiffre étonnamment faible pour un coureur de ce standing, notamment triple vainqueur sur Paris-Roubaix. Le Néerlandais offre à Alpecin-Deceuninck une deuxième victoire en… deux jours et se pare du maillot jaune pour la deuxième fois. Bref, d’une pierre deux coups !
Le tournant de la journée :
A 10 kilomètres de l’arrivée, la côte de Saint-Etienne-au-Mont (1 kilomètre à 10,6 %) puis celle d’Outreau (800 mètres à 8,8 %) ressemblaient au dernier obstacle à passer pour les prétendants à la victoire. Pas le plus léger du peloton, Mathieu van der Poel n’a pourtant jamais quitté la roue des Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, pour les battre ensuite au sprint.
Une première partie d’étape un brin ennuyante, puis un petit feu d’artifice pour terminer et du suspense : nous accordons donc la note de « B » à cette étape dans notre système de notation.