La défense civile de la bande de Gaza a fait état d’au moins 45 morts, vendredi 11 juillet, dans plusieurs opérations militaires israéliennes à travers le territoire palestinien, dévasté par plus de vingt et un mois de guerre.
Un responsable de cette organisation, Mohammad Al-Moughaïr, avait plus tôt fait savoir qu’au moins dix personnes avaient été tuées par des tirs de l’armée israélienne alors qu’elles attendaient pour recevoir de l’aide humanitaire près de Rafah, dans le sud de l’enclave.
Huit autres Palestiniens, dont une jeune fille et une femme, ont également été tués par deux bombardements aériens israéliens sur les villes de Gaza et autour de Khan Younès, dans le nord et le sud du territoire, a signalé la défense civile.
Selon un témoin, des blindés israéliens se trouvaient vendredi dans la zone d’Al-Maslakh, près de Khan Younès. « La situation reste extrêmement difficile dans la zone : tirs nourris, frappes aériennes intermittentes, bombardements d’artillerie, ainsi que la poursuite de la destruction par des bulldozers des camps de déplacés et des terres agricoles au sud, à l’ouest et au nord d’Al-Maslakh », a affirmé ce témoin, qui a demandé à conserver l’anonymat, à l’AFP.
L’armée israélienne a signalé dans un communiqué avoir démantelé ces derniers jours « une cellule terroriste » à Khan Younès, saisissant des armes et du matériel militaire et détruisant un tunnel. Elle a également annoncé avoir tué Fadl Abou Al-Ata, un responsable du Jihad islamique à Chadjaya, quartier de l’est de la ville de Gaza, ainsi qu’un autre combattant du groupe armé palestinien. Selon l’armée, Fadl Abou Al-Ata avait coordonné « de nombreuses attaques » contre les troupes israéliennes et avait participé à l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, à l’origine de la guerre.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël dans la bande de Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les affirmations des différentes parties.
Selon l’Organisation des nations unies (ONU), près de 800 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le 27 mai en tentant d’obtenir de l’aide, dont la grande majorité près des sites de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), organisation controversée soutenue par les Etats-Unis et Israël.
Entre le début de ses opérations et le 7 juillet, « nous avons enregistré 798 personnes tuées, dont 615 à proximité des sites de la GHF », a déclaré vendredi une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani, au cours d’un point presse à Genève. « La plupart des blessures sont des blessures par balle », a-t-elle souligné.
L’ONU et les principales organisations d’aide ont refusé de travailler avec la GHF, affirmant qu’elle servait les objectifs militaires israéliens et violait les principes humanitaires de base. Les distributions de GHF ont donné lieu à des scènes chaotiques, l’armée israélienne ayant fait feu à plusieurs reprises pour tenter de contenir des centaines de Palestiniens désespérés.
La fondation, qui a recours à des contractuels armés pour assurer la sécurité de ses centres, nie tout incident « à proximité » de ses quatre sites de distribution. De son côté, l’armée israélienne a dit vendredi avoir « tiré les leçons » d’incidents mortels signalés lors de distributions alimentaires.
Au moins 57 823 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU. L’attaque terroriste menée par le mouvement islamiste contre Israël le 7 octobre 2023 a fait 1 219 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.
Les négociations indirectes en vue d’un cessez-le-feu à Gaza se poursuivent à Doha. Le Hamas s’était dit prêt mercredi à libérer dix otages dans le cadre d’un accord de trêve. Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
Sur le plan diplomatique, la conférence internationale sur l’avenir de l’Etat palestinien, qui devait se tenir en juin à l’ONU à New York, est désormais programmée les 28 et 29 juillet, a appris, vendredi, l’AFP de sources diplomatiques. Cette conférence sur la question palestinienne et la solution à deux Etats avait été reportée en raison de la guerre entre Israël et l’Iran.