Baptiste Roger-Lacan, historien : « Si les mouvements royalistes ont presque disparu, l’ombre du roi continue de hanter notre arène politique »

Dans son dernier livre, intitulé Le Roi. Une autre histoire de la droite (Passés composés, 368 pages, 23 euros), l’historien Baptiste Roger-Lacan, spécialiste des droites et des contre-révolutions européennes du XIXe siècle à nos jours, ausculte les mémoires et les héritages de la monarchie française. Enseignant à l’Institut catholique de Paris et à Sciences Po Paris, il estime que la France ne se comprend pas, encore aujourd’hui, sans son roi.

Par-delà les mouvements royalistes – qu’ils soient de gauche, comme la Nouvelle Action royaliste, ou d’extrême droite, comme l’Action française –, l’influence du royalisme est marginale dans les grands partis politiques. Pour autant, si les royalistes pur jus ont presque disparu, l’ombre du roi continue de hanter notre arène politique.

A droite, la fascination pour l’Ancien Régime, l’Empire ou pour la part monarchique du gaullisme demeure. Cela nourrit une obsession du déclin, l’un des ressorts de ce « suicide français » que fustigeait Eric Zemmour avant de se lancer en politique [avec le lancement de son parti Reconquête !, dans la perspective de sa candidature à l’élection présidentielle de 2022].

La monarchie reste aussi un puissant ressort culturel. C’est ce que démontre le succès en librairie de Philippe de Villiers, pour qui la chute de la monarchie est un traumatisme toujours vif. Plus généralement, l’immense réussite du parc du Puy du Fou [en Vendée] depuis des décennies suggère que ce discours trouve un écho auprès d’une partie de la population.

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