En Syrie, l’intervention d’Israël dans la bataille de Souweïda

Les corps d’Oussama et d’Ahmed Qtemich, deux membres de la sûreté générale, la nouvelle police syrienne, gisent à même le sol, sous une couverture, le visage ensanglanté. Leur jeune frère, en larmes, lui-même blessé à l’oreille, refuse de s’éloigner des corps. Il a déjà perdu deux frères, morts sous la torture du régime Al-Assad dans la prison de Saydnaya. Mardi 15 juillet au matin, l’unité de police dans laquelle la fratrie servait a été la cible d’une frappe israélienne, dans le centre de Souweïda, une ville à majorité druze du Sud syrien.

« C’est une hécatombe », déplore le docteur Ahmed Al-Hor, l’un des deux médecins de l’hôpital de campagne, improvisé dans un local du village druze d’Al-Mazraa, à l’entrée ouest de Souweïda. « Depuis l’aube, on a reçu plus d’une centaine de blessés et une trentaine de “martyrs” – des soldats et des policiers, mais aussi des membres d’unité d’élite. La plupart ont été ciblés par des frappes de drones et d’avions israéliens, d’autres par les snipers et l’artillerie druzes », précise-t-il. Mardi soir, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) faisait état de 248 morts, dont 93 parmi les forces gouvernementales, depuis le début des affrontements, dimanche, entre factions druzes et combattants bédouins.

Les forces gouvernementales, entrées mardi matin dans Souweïda, ont été prises par surprise. Un cessez-le-feu avait été annoncé, à 8 heures, par le ministère de la défense. Un accord venait d’être scellé avec les notables druzes de la ville pour que les défenseurs de celle-ci rendent les armes et laissent le gouvernement s’installer dans la ville de 150 000 habitants, qui échappait encore à son contrôle. Mais l’influent chef religieux druze Hikmat Al-Hijri, a dénoncé l’accord, accusant le gouvernement de l’avoir violé par le « bombardement indiscriminé de civils non armés ». Il a appelé les combattants druzes à « faire face à la campagne barbare ».

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