En Suisse, les footballeuses anglaises sont des miraculées, mais elles s’apprêtent à disputer leur deuxième finale européenne consécutive, la troisième pour leur sélectionneuse, Sarina Wiegman. Après avoir perdu leur premier match contre la France (1-2) et frôlé l’élimination en quarts de finale contre la Suède, avant de s’imposer aux tirs au but, les Lionesses sont encore passées tout près d’une déconvenue majeure, contre l’Italie, grosse cote de cet Euro 2025, qui a offert une prestation héroïque.

Mardi 22 juillet, au Stade de Genève, l’Angleterre a été menée pendant plus d’une heure, à la suite de l’ouverture du score de Barbara Bonansea (33e, 0-1). Les tenantes du titre se sont fait peur, égalisant à l’avant-dernière minute des arrêts de jeu puis en inscrivant le but de la victoire à la dernière minute de la prolongation (2-1).

Elles ne doivent leur salut qu’à une jeune attaquante de 19 ans, entrée sur le terrain à la 85e minute de jeu. Comme face à la Suède, où elle avait déjà égalisé en fin de match, Michelle Agyemang a évité le pire à ses coéquipières, grâce à un tir puissant à ras du sol. A la 120e minute, la remplaçante Chloe Kelly a converti un penalty en deux temps, la gardienne Laura Giuliani ayant repoussé son premier tir.

Vainqueure des deux dernières éditions de l’Euro, avec les Pays-Bas en 2017 et avec l’Angleterre en 2022, la Néerlandaise Sarina Wiegman s’était pourtant chargée de prévenir ses joueuses de tout sentiment de supériorité : « Ce serait irrespectueux envers l’Italie de penser que nous sommes les favoris. Elles peuvent jouer de manière très compacte en défense, elles sont difficiles à battre. » La prédiction de la coach s’est parfaitement vérifiée, tant les Transalpines ont vaillamment résisté face aux coéquipières de la capitaine Leah Williamson, décevantes et longtemps impuissantes jusqu’à l’égalisation de leur pépite.

Cinquième au classement FIFA et parmi les grandes favorites à sa propre succession, l’Angleterre s’est hissée en finale au prix d’un parcours compliqué, à l’issue duquel elle peut se sentir rescapée. Depuis leur défaite face aux Bleues, le 5 juillet à Zürich, le parcours des Anglaises aura en effet été beaucoup plus difficile que prévu, malgré deux larges succès face aux Pays-Bas (4-0) et au Pays de Galles (6-1).

En quarts de finale, elles avaient été menées de deux buts par la Suède, avant d’égaliser en fin de match en deux minutes, grâce à Lucy Bronze et Michelle Agyemang. Au terme d’une séance de tirs au but rocambolesque, marquée par neuf tentatives ratées au total, elles avaient finalement atteint leur sixième demi-finale consécutive lors d’une grande compétition. Contre l’Italie, elles sont parvenues à éviter in extremis cet exercice si particulier.

Mais l’Italie – nation phare du football européen durant les années 1980 et 1990 – n’a pas à rougir de cette élimination. Son épopée la ramène à son riche passé. Les Azzurre avaient été quarts de finaliste de la première Coupe du monde féminine, en 1991. Entre 1984 et 1997, elles avaient disputé quatre demi-finales et deux finales lors des Championnats d’Europe.

En Suisse, le parcours italien a été marqué par une force collective et un état d’esprit impressionnants. « La passion que ces femmes apportent sur le terrain et l’énergie qu’elles dégagent nous donnent un énorme regain de confiance avant cette demi-finale », confiait le sélectionneur, Andrea Soncin, dont les espoirs ont failli se concrétiser, à deux minutes près.

En finale, dimanche 27 juillet à Bâle, l’Angleterre défendra son titre face à la vainqueure de la demi-finale (23 juillet) entre l’Allemagne, tombeuse des Bleues en quarts de finale, et l’Espagne, championne du monde et grande favorite. Les Allemandes et les Espagnoles sont prévenues. Les futures finalistes devront se méfier du fighting spirit de l’Angleterre, qui aime se faire peur mais ne s’avoue jamais vaincue.

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