A l’Assemblée nationale, les mises au point de Marine Le Pen

A l’Assemblée nationale, les mises au point de Marine Le Pen

Ils partirent 88 au moment de la dissolution ; mais par un prompt renfort, se virent entre 122 et 125 en revenant au Palais-Bourbon. Le Rassemblement national (RN) aurait pu siéger à 126, premier groupe de la nouvelle Assemblée nationale, mais le député de l’Yonne Daniel Grenon n’a pas été invité pour la photo de classe, mercredi 10 juillet : sanctionné pour l’exemple après avoir affirmé que les « Franco-Maghrébins » n’avaient pas leur place « dans les hauts lieux de la Republique ».

Le parti devrait être plus indulgent avec d’autres nouveaux élus, comme Florence Joubert, élue en Dordogne, pour qui un « Arabe » ne peut être considéré comme français et qui vilipende « les climato-manipulateurs » ou « le démoniaque » philanthrope américain George Soros. Ou avec René Lioret, élu en Côte-d’Or, aux multiples publications sur Facebook à caractère raciste ou hostiles à la vaccination contre le Covid-19. Le RN renvoie à une commission des conflits dont on ignore la date. « Tous ceux qui tiennent des propos qui ne sont pas conformes à mes convictions seront mis à la porte », avait promis Jordan Bardella. La commission précisera donc ce qui heurte, ou non, les convictions du dirigeant d’extrême droite.

René Lioret, adhérent depuis l’époque de Jean-Marie Le Pen, trouve qu’on « n’en a pas fait autant avec des candidats de l’autre côté », mais se fait tout de même discret ce mercredi matin place du Palais-Bourbon. Même chose pour Roger Chudeau, rabroué publiquement par Marine Le Pen pour avoir relancé la polémique sur les emplois interdits aux binationaux. Celui qui considérait que Najat Vallaud-Belkacem n’aurait pas dû être ministre, car franco-marocaine, brigue moins qu’avant la lumière des caméras. Mais pas question de se passer de lui au sein du groupe. « Les propos de Roger Chudeau n’étaient pas racistes, ils n’étaient simplement pas dans la ligne du RN », nuance Jean-Philippe Tanguy, membre du bureau du groupe.

Comme lors des deux années précédentes, la première réunion de groupe est l’occasion d’une mise au point : les députés RN ont l’interdiction d’exprimer une « opinion personnelle ». Voilà pour la liberté de conscience des élus d’extrême droite.

Autre mise en point, exprimée par Marine Le Pen : le score de dimanche 7 juillet ne saurait être qualifié d’échec. Peu importe que la présidente du groupe RN s’estimait en mesure d’obtenir la majorité absolue. « Ceux qui, durant quarante-huit heures, ont évoqué une défaite aux élections législatives, [comme] je l’avais dit à certains d’entre vous : laissez donc retomber la poussière », intime-t-elle à ses troupes, selon un extrait diffusé par BFM-TV, admis à la réunion. Message transmis au premier à avoir évoqué une « défaite » électorale, qui est aussi le premier des lepénistes : Jordan Bardella.

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