Guerre Israël-Hamas, jour 276 : l’armée israélienne intensifie la pression sur Gaza malgré la reprise des négociations de cessez-le-feu

Guerre Israël-Hamas, jour 276 : l’armée israélienne intensifie la pression sur Gaza malgré la reprise des négociations de cessez-le-feu

La guerre à Gaza est entrée, dimanche 7 juillet, dans son dixième mois. Dans la nuit de lundi à mardi, « sur la base de renseignements, et en ayant recours à des munitions de précision [l’armée de l’air israélienne] a frappé plusieurs terroristes qui étaient en train de mener des activités terroristes en utilisant les structures d’une école de la zone de Nousseirat pour s’abriter », écrit l’armée israélienne dans un communiqué. Une source médicale à l’hôpital Al-Awda de Nousseirat a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que son établissement avait reçu plusieurs blessés à la suite d’une attaque à l’entrée d’une école de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) des environs.

L’armée israélienne accuse le Hamas et le Jihad islamique de violer « systématiquement le droit international [en] exploitant des structures civiles et en se servant des habitants [de Gaza] comme de boucliers humains pour [lancer] des attaques terroristes contre l’Etat d’Israël ».

Au moins 50 personnes ont été tuées ces dernières vingt-quatre heures, a fait savoir le ministère de la santé gazaoui dans son dernier bilan qui fait état de 38 243 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Côté israélien, ce sont 1 195 personnes, en majorité des civils, qui ont perdu la vie selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Selon l’armée israélienne, 680 soldats israéliens ont également été tués depuis.

L’armée israélienne a annoncé mardi « poursuivre son opération antiterroriste dans la ville de Gaza », où des habitants ont signalé des tirs d’hélicoptères, « des explosions et de nombreuses fusillades » dans les quartiers sud-ouest. Les troupes au sol, appuyées par des chars et des bombardements aériens, sont engagées dans d’intenses combats contre le Hamas et ses alliés dans la ville de Gaza, qui poussent des dizaines de milliers de Palestiniens à fuir, selon l’ONU.

L’armée israélienne a appelé lundi les résidents de quartiers du centre-ville de Gaza à évacuer, vers l’ouest puis vers le sud. « En même temps qu’elle émettait cet ordre d’évacuation, l’armée a intensifié ses frappes dans le sud et dans l’ouest de la ville de Gaza, ciblant les mêmes secteurs vers lesquels elle avait ordonné de se déplacer », a alors dénoncé, mardi, le bureau de l’ONU pour les droits de l’homme.

Celui-ci a noté que Deir Al-Balah, localité au sud de la ville de Gaza vers laquelle les résidents sont précisément invités à se rendre, « est déjà fortement surpeuplée de Palestiniens déplacés d’autres endroits (…) et où il y a peu d’infrastructures et d’accès à l’aide humanitaire ».

Une source médicale dans la bande de Gaza a déclaré mardi qu’une frappe sur une école avait fait vingt-neuf morts à Abasan, dans le sud du territoire palestinien, revoyant à la hausse son précédent bilan. Cette source à l’hôpital Nasser de Khan Younès avait précédemment déclaré que dix personnes avaient été tuées et des dizaines blessées dans « une frappe ayant visé la porte de l’école Al-Awda d’Abasan à l’est de Khan Younès [Sud] ».

De son côté, le chef du bureau de presse du Hamas a dénoncé un « massacre terrible », attribuant la frappe à Israël et donnant un même bilan de vingt-neuf morts, « pour la plupart des enfants et des femmes ». « Ce massacre est la continuation du crime de génocide que l’armée d’occupation a lancé contre notre peuple palestinien pour le dixième mois consécutif », a-t-il affirmé.

Accusant Israël d’une frappe « délibérée », Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas, a appelé à « descendre dans la rue et sur les places pour des marches de la colère dénonçant les massacres et la guerre d’extermination ».

L’armée israélienne a elle dit avoir visé près de l’école « un terroriste de la branche armée du Hamas » ayant notamment pris part à l’attaque du 7 octobre et « vérifier les informations selon lesquelles des civils ont été touchés ».

Il s’agissait de la quatrième frappe à toucher une école en autant de jours dans la bande de Gaza. Trois écoles abritant des déplacés ont été touchées depuis samedi par des frappes israéliennes qui ont fait au moins vingt morts. « Un autre jour. Un autre mois. Une autre école ciblée », a écrit dimanche sur X Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA.

A chaque fois, Israël a dit avoir visé des « terroristes ». L’armée israélienne accuse le Hamas de violer « systématiquement le droit international [en] exploitant des structures civiles et en se servant des habitants comme de boucliers humains pour [lancer] des attaques terroristes contre Israël », ce que le Hamas dément.

Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, a rencontré le chef de la CIA, William Burns, mardi au Caire. Le chef du cabinet de M. Sissi a déclaré que les deux hommes avaient « discuté des derniers développements dans les efforts conjoints pour parvenir à un accord de trêve et de cessez-le-feu dans la bande de Gaza ».

Selon l’AFP, le directeur de la CIA et le chef du Mossad israélien, David Barnea, se rendront à Doha mercredi pour rencontrer le premier ministre qatari. Les médiateurs égyptien et qatari tentent depuis des mois d’arracher une trêve et un échange entre otages israéliens retenus à Gaza et prisonniers palestiniens détenus par Israël. Leur objectif est de « rapprocher les points de vue du Hamas et d’Israël, afin de parvenir à un accord de trêve le plus rapidement possible », a expliqué une source à l’AFP.

Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a averti les médiateurs que « les massacres, les meurtres, les déplacements » commis dans la ville de Gaza et les « conséquences catastrophiques » des événements en cours pourraient « ramener les négociations à la case départ ».

Les pourparlers semblent toutefois reprendre cette semaine au Caire et à Doha, où, selon Al-Qahera News, une délégation égyptienne chargée de la sécurité se rendrait mercredi. La base des discussions doit reposer sur le plan en trois phases dévoilé par le président américain, Joe Biden, fin mai, et présenté comme une proposition israélienne.

« Nous déclarons que la campagne de famine intentionnelle et ciblée d’Israël contre le peuple palestinien est une forme de violence génocidaire et a entraîné une famine dans toute la bande de Gaza. Trente-quatre Palestiniens sont morts de malnutrition depuis le 7 octobre, la majorité étant des enfants », ont déclaré dix experts indépendants des Nations unies dans un communiqué. L’ONU n’a pas officiellement déclaré la famine dans la bande de Gaza, mais pour son rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, Michael Fakhri, il n’y a « pas de doute » que la famine s’est propagée du nord de Gaza au centre et au sud du territoire.

La mission israélienne auprès de l’ONU, à Genève, a, elle, vivement contesté ces déclarations, accusant « M. Fakhri, et de nombreux soi-disant “experts” qui se sont joints à sa déclaration » d’être « coutumiers tant de la désinformation que du soutien à la propagande du Hamas ».

« Au moins deux personnes ont été tuées et une troisième blessée à la suite d’une frappe de drone israélien contre une voiture du Hezbollah dans la région de Jdeidet Yabous », près de la frontière libanaise, a déclaré à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Rami Abdel-Rahmane.

Une source proche du groupe pro-iranien a déclaré à l’AFP, sous couvert d’anonymat, qu’un ancien garde du corps du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait été tué dans cette frappe, l’identifiant sous le nom de « Qarnabach ». Le Hezbollah a annoncé dans un communiqué la mort d’un combattant portant le même nom de famille.

Plus tard, le Hezbollah a dit avoir tiré « des dizaines de roquettes Katioucha » sur une base militaire dans le plateau du Golan syrien occupé et annexé par Israël « en réponse à l’attaque et à l’assassinat perpétrés par l’ennemi israélien (…) sur la route Damas-Beyrouth ».

Toujours mardi, le Hezbollah a publié une vidéo montrant des images de surveillance aérienne qui, selon le groupe, ont été prises par ses « appareils de l’armée de l’air » au-dessus des positions militaires et de renseignement du Golan.

La plus haute responsable du renseignement américain a accusé mardi l’Iran, soutien du Hamas palestinien, d’encourager les manifestations aux Etats-Unis contre la guerre menée par Israël à Gaza, allant jusqu’à payer des manifestants.

Depuis l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre dernier, suivie d’une campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, de nombreuses manifestations propalestiniennes se sont tenues à travers les Etats-Unis, notamment certaines, tendues, sur des campus universitaires.

« Depuis quelques semaines, des acteurs liés au gouvernement iranien ont agi afin de tirer profit des manifestations actuelles sur la guerre à Gaza », a déclaré la directrice du renseignement national américain, Avril Haines, qui chapeaute plusieurs agences dont la CIA, dans un communiqué. « Nous avons observé des acteurs liés au gouvernement iranien se faisant passer pour des militants en ligne, cherchant à encourager les manifestations et apportant même un soutien financier aux manifestants », a-t-elle ajouté. Cela ne nie pas la sincérité et la bonne foi des Américains qui manifestent, a tenu à préciser Avril Haines.

« La liberté d’exprimer des points de vue divers, quand ils sont exprimés sans violence, est centrale pour notre démocratie, mais il est important d’alerter sur les acteurs étrangers qui exploitent nos débats pour leurs propres buts », a-t-elle écrit. « L’Iran devient de plus en plus agressif dans son travail d’influence à l’étranger, cherchant à favoriser le conflit et saper la confiance dans nos institutions démocratiques », a encore déclaré la plus haute responsable du renseignement américain.

Le communiqué annonce que son bureau publiera « de manière régulière » des informations sur les tentatives de manipulation politique de la part d’acteurs étrangers en cette année électorale.

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