Yaël Braun-Pivet se rêve encore présidente de l’Assemblée nationale

Yaël Braun-Pivet se rêve encore présidente de l’Assemblée nationale

Lorsqu’elle quitte l’Assemblée nationale, vendredi 7 juin, Yaël Braun-Pivet fait comme tout le monde : elle dit « à lundi » à ses collègues et leur souhaite un bon week-end. La présidente (Renaissance) de l’institution espère conclure, à son retour, les débats sur le projet de loi sur la fin de vie. Elle ne se doute pas, en se rendant au dîner d’Etat donné à l’Elysée, le lendemain, en l’honneur du président américain Joe Biden, qu’Emmanuel Macron s’apprête à la renvoyer devant les électeurs, comme tous les députés. Yaël Braun-Pivet et son mari prennent même une photo, tout sourire, avec le chef de l’Etat et le directeur artistique des lignes hommes de Louis Vuitton, Pharrell Williams.

« C’est fou, cette vie politique, c’est un yoyo permanent », commente-t-elle un mois plus tard, en retrouvant l’image dans son téléphone portable. L’appareil en garde une autre en mémoire : celle attrapée par Soazig de La Moissonnière, la photographe de l’Elysée, la montrant, le soir du 9 juin, en train d’essayer de convaincre Emmanuel Macron, lors d’un tête-à-tête, de renoncer à son projet de dissolution…

Les couloirs du Palais-Bourbon sont déserts, en cette matinée du lundi 8 juillet. La rentrée des nouveaux élus n’est prévue que dans l’après-midi. Si la victoire du Rassemblement national (RN) a été évitée dans la dernière ligne droite grâce à un nouveau coup de reins du front républicain, les Français ont désigné une chambre introuvable, en apparence. Trois blocs – de gauche (182 députés), macroniste (168) et d’extrême droite (143) – dominent sans qu’une majorité claire se dégage.

L’élue des Yvelines, reconduite avec 49,10 % des voix dans le cadre d’une triangulaire face au Nouveau Front populaire (NFP) et à un candidat de l’alliance Les Républicains-RN, s’assoit dans les jardins de l’hôtel de Lassay, son ancienne résidence de présidente de l’Assemblée nationale. Elle se verrait bien rempiler à son poste, malgré la perte d’une petite centaine de députés pour son camp.

Yaël Braun-Pivet a rendez-vous, après l’entretien, avec le président de la République, puis avec le premier ministre en sursis, Gabriel Attal, pour tenter d’échafauder des scénarios permettant de débloquer les institutions. « Tout est à construire, tout est à inventer, estime-t-elle. On dit souvent que la France n’a pas la culture de la coalition, mais cela s’apprend. Nous avons une obligation absolue de faire fonctionner cette Assemblée. »

Comment ? Sur quel programme ? Elle ne le sait pas (encore). La situation est inédite pour tout le monde. Tout juste recommande-t-elle de prendre son temps, de laisser passer les Jeux olympiques (JO), de trouver des partenaires – partout, sauf au RN ou à La France insoumise (LFI) –, et de négocier durant plusieurs semaines les termes d’un contrat, à l’image de ce qui se pratique dans la plupart des démocraties parlementaires européennes. Elle soumet trois têtes de chapitre pour commencer la discussion avec d’éventuels alliés : pouvoir d’achat, sécurité, services publics.

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