Il est l’un de ces cyclistes qu’on croise dans le peloton sans vraiment les voir. Un de ces anonymes, casques baissés, qui ne lèveront peut-être jamais les bras sur le Tour de France. Avant la 21e et dernière étape de cette édition 2025, dimanche 27 juillet, Mattéo Vercher est 124e de l’épreuve (sur 160 coureurs encore en course), à un peu plus de cinq heures du maillot jaune, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates-XRG). « Parfois, on a l’impression qu’on ne fait pas le même sport », concède le Français de l’équipe TotalEnergies, âgé de 24 ans, que Le Monde a suivi pendant plusieurs jours lors de cette Grande Boucle.
Lors de notre première rencontre, le 21 juillet, Mattéo Vercher vient tout juste de grappiller une place lui permettant de ne plus être lanterne rouge, après une semaine dans les tréfonds du classement général. « Les coéquipiers me charriaient un peu sur ce statut de dernier, mais ça me faisait sourire, retrace-t-il. Les premières étapes étaient très compliquées. Après mes chutes, j’ai eu vraiment un coup de moins bien. J’avais le bas du dos complètement en vrac. »
Le Lyonnais a goûté le bitume dès l’étape inaugurale, autour de Lille, après un duel insolite avec son compatriote Benjamin Thomas (Cofidis) sur les pavés du mont Cassel (1,9 km à 3,5 %). A l’arrivée, ce 5 juillet, il accuse plus de six minutes de retard sur le vainqueur, le Belge Jasper Philipsen, ne devançant sur la ligne que trois autres coureurs. Mattéo Vercher se console avec le titre honorifique de « combatif du jour », mais il s’est « luxé l’épaule » et en conserve encore aujourd’hui des « douleurs ».