En vieux habitués des psychodrames, Les Républicains (LR) savent mieux que les autres singer le flegme et la sérénité. A l’entrée comme à la sortie de la commission nationale d’investiture (CNI), convoquée par le parti lundi 28 juillet en fin d’après-midi, les quelques cadres acceptant de parler juraient que tout allait pour le mieux et que leur mouvement était, plus que jamais, en mesure de remporter les deux prochaines échéances électorales dans la capitale : la législative partielle dans la deuxième circonscription, prévue avant la mi-octobre, et les municipales, en mars 2026.
Dans une salle d’un bâtiment sans charme du 15e arrondissement parisien, LR a pourtant enrichi son histoire d’une nouvelle pièce tragique. Mettant à exécution la menace brandie depuis plusieurs semaines, Rachida Dati a monopolisé le début du conciliabule pour confirmer qu’elle se présenterait à la législative, organisée après l’inéligibilité prononcée le 11 juillet par le Conseil constitutionnel contre le sortant Jean Laussucq (Renaissance).
Qu’importe si LR comptait investir l’ex-premier ministre Michel Barnier – ce qu’a officiellement entériné la CNI, après le départ rapide de Rachida Dati, sans un mot pour la presse. La ministre de la culture avait au préalable transmis au journal Le Parisien le contenu de sa déclaration devant le parti : elle briguera un siège à l’Assemblée nationale « quoi qu’il arrive » pour contrecarrer le « parachutage » de son ancien chef du gouvernement, ourdi par « ceux qui veulent [l]’empêcher de gagner [les municipales] ».