Pendant que les séries françaises se font belles pour la rentrée, leurs homologues américaines ne connaissent pas les vacances. Qu’il s’agisse de prolonger le parcours de personnages dorénavant familiers, comme les amoureux contrariés de Platonic ou le Morpheus de Sandman, ou de présenter de nouveaux compagnons pour les soirées estivales, guerriers hawaïens ou esclave fugitif, le grand magasin hollywoodien ne connaît pas la crise (ou fait semblant de ne pas la connaître).

Héritière de Sans Sarah, rien ne va ! et de Cinq ans de réflexion, Platonic mélange habilement la comédie romantique et le burlesque pour raconter la crise de milieu de vie de deux vieux amis, Will (Seth Rogen), divorcé sans descendance, et Sylvia (Rose Byrne), mariée et trois enfants. Dans cette deuxième saison, Will s’apprête à convoler en justes noces avec Jenna, cheffe d’entreprise qui est aussi sa patronne, et a chargé Sylvia, reconvertie dans l’événementiel, d’organiser les festivités.

S’il y a des comédies du remariage, Platonic est en quelque sorte une comédie du mariage avec un autre, dans laquelle le couple amical mais fusionnel formé par Will et Sylvia coexiste plus ou moins bien avec celui formé par Sylvia et son mari Charlie (Luke Macfarlane), et par celui que Will et Jenna étaient sur le point de former avant que Sylvia ne saborde « accidentellement » le mariage. Le copinage entre Will et Sylvia sert aussi et surtout de prétexte à une dissection génialement comique de la crise existentielle qui frappe toute personne entrant dans la quarantaine.