Le col blanc de Chanel, réminiscence royale de Catherine de Médicis

Mardi 10 mars 2009, comme à son habitude, Chanel investit le Grand Palais pour mettre en scène son défilé. C’est le dernier jour de la fashion week parisienne automne-hiver 2009-2010. Les invités sont fatigués, mais curieux de voir quelle mise en scène l’ingénieux Karl Lagerfeld, directeur artistique de la marque, a imaginé. En pénétrant dans la nef, ils découvrent un podium ponctué de portiques blancs massifs disposés sur un sol laqué couleur onyx. Se faufilant entre ces blocs, les mannequins arrivent tout en noir, à l’exception des collerettes ivoire au cou ou aux poignets. Revêtues de tweed, les silhouettes évoquent les codes Chanel, mais elles ont aussi un léger parfum Renaissance.

Karl Lagerfeld (1933-2019) n’avait pas l’habitude d’expliquer son travail, préférant laisser ses invités libres d’interpréter. « A chaque passage, le noir. Tour à tour mat, brillant, opaque, satiné, lissé ou laineux, il contraste avec la légèreté du blanc des cols et des poignets amovibles », commente sobrement la maison dans un communiqué. D’où vient cette inspiration pour les tenues d’un passé qu’on ne saurait clairement dater, mais qui rappelle les tenues royales du XVIe siècle ?

Quelques jours après, le service de presse de Chanel sollicite les collègues du département patrimoine pour qu’ils lui donnent des éléments sur lesquels s’appuyer. Des références puisées dans l’histoire de la maison, du contexte, bref, de quoi nourrir un récit qui explique la radicalité esthétique de cette collection.

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