Quand on vient de Rouen ou de Paris, Le Havre est le terminus de la ligne SNCF. « Un terminus qui porte mal son nom : rien ne saurait se terminer dans cette ville, tu penses que ça s’arrête, qu’on y est à bout de continent, mais tu descends du train et tout de suite c’est la mer, alors ça continue », écrit Maylis de Kerangal dans son dernier roman, Jour de ressac (Verticales), dont l’action se déroule en grande partie dans la ville portuaire.
En ce matin de juillet, la plage fait envie, toute proche, à portée de tramway. Mais ce n’est pas l’eau salée qui nous attire ici. Les Bains des docks, imaginés par Jean Nouvel en 2008, sont l’une des plus belles piscines urbaines au monde, d’après le quotidien britannique The Telegraph, qui les a mis à l’honneur en 2018. Pour s’y rendre, les mots de l’écrivaine sont un guide parfait : « Un campus universitaire s’étendait maintenant derrière la gare, des hôtels de standing se dressaient au bord du bassin Vauban, les docks étaient reconvertis en galeries marchandes, on avait créé un port de plaisance. »
Dix minutes de marche suffisent pour rejoindre l’établissement aquatique, fleuron des docks réhabilités. « La construction de cette piscine s’inscrit dans un réaménagement complet du quartier sud, entre la ville et le port », explique Jean-Baptiste Gastinne, adjoint au maire du Havre (Edouard Philippe) chargé de l’urbanisme et de l’environnement. Certains édifices ont été conservés, comme ces entrepôts en brique du XIXe siècle où l’on stockait autrefois le café et le coton. D’autres structures ont émergé, ainsi du Carré des docks, une salle de concerts. Et du parallélépipède gris de Jean Nouvel, le long du bassin Paul-Vatine, à l’allure sobre. De l’extérieur, aucun indice de ce qu’il abrite…