Le soleil du petit matin darde déjà ses flèches d’or sur le Toit de l’Europe, où le thermomètre, à 4 809 m, s’affole en cette fin du mois de juin. En contrebas, les rues de Chamonix grouillent de milliers de « clones » lestés d’un sac d’hydratation sur les épaules, prêts à en découdre sur le marathon du Mont-Blanc. Malgré le stress qui l’assaille, Constance Schaerer prend sur elle : un sourire devant l’arche de départ, clic-clac, et le cliché est aussitôt partagé avec ses 75 000 followers sur Instagram. Elle avalera finalement les 42 km, avec un dénivelé positif de 2 500 m, en un peu plus de sept heures.
Invitée par l’un des sponsors de la course de trail, l’Alsacienne de 26 ans est sortie avec fracas de l’anonymat depuis qu’elle a gravi l’Everest, le 19 mai. « Héroïne des temps modernes », « exploit inouï », « pari fou », « défi hors normes », une avalanche médiatique de superlatifs s’est déversée sur la plus jeune Française à se percher – avec oxygène – sur le Toit du monde (8 848 m d’altitude).