Un coup de massue. La condamnation, samedi 9 août, de l’ancien premier ministre et chef de file de l’opposition, Succès Masra, à vingt ans de prison au terme d’un procès de quatre jours, a assommé l’opposition tchadienne, qui dénonce le verrouillage du pouvoir orchestré par le président, Mahamat Idriss Déby. Désormais, « tous ceux qui osent lever le petit doigt savent à quelle sanction ils s’exposent », prévient Soumaïne Adoum, porte-parole du mouvement citoyen Wakit Tama.

Succès Masra a été reconnu coupable de « diffusion de message à caractère haineux et xénophobe » et de « complicité de meurtre ». Arrêté le 16 mai, le chef du parti Les Transformateurs et candidat malheureux à la présidentielle de 2024, était accusé d’avoir incité à un massacre intercommunautaire survenu dans le village de Mandakao, une localité de la région du Logone-Occidental, dans le sud-ouest du Tchad. Des extraits d’un discours prononcé en 2023 par l’opposant, lui-même originaire du sud du pays, avaient été diffusés sur les réseaux sociaux avant la tuerie, qui a fait 42 morts le 14 mai.

Les avocats de Succès Masra dénoncent un « dossier vide » et ont annoncé leur intention de faire appel. Comme eux, organisations internationales, spécialistes et représentants de la société civile évoquent une parodie de justice et s’inquiètent du durcissement du régime de Mahamat Idriss Déby, quatre ans après son arrivée au pouvoir en 2021.

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