L’ancienne ministre Noëlle Lenoir, visée par une plainte de SOS Racisme pour avoir tenu des propos à caractère raciste sur la chaîne de télévision CNews, est partiellement revenue sur ses propos, tout en les justifiant, par voie de communiqué mercredi 13 août.
Mme Lenoir, qui fut membre du Conseil constitutionnel entre 1992 et 2001 puis ministre des affaires européennes sous le second mandat de Jacques Chirac, a déclaré vendredi que « des millions d’Algériens (…) peuvent sortir un couteau dans le métro, dans une gare, dans la rue, n’importe où, ou prendre une voiture et rentrer dans une foule ».
Elle réagissait à la décision du Conseil constitutionnel de rendre invalide plusieurs dispositions-clés d’un projet de loi qui vise à durcir le maintien des étrangers en situation irrégulière dans les centres de rétention (CRA). La loi, ainsi censurée, a été promulguée ce mardi.
« Les propos retranscrits ci-avant remplissent les conditions nécessaires à la qualification du délit d’injure publique à raison de l’origine, de l’appartenance ou de la non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion », a estimé SOS Racisme dans sa plainte au parquet de Paris, transmise à l’Agence France-Presse.
« Il fallait évidemment entendre milliers et non pas millions. Cela corrigé, je maintiens mes propos », a précisé l’ancienne ministre mercredi dans un communiqué. « Je n’ai évidemment pas visé la communauté algérienne qui, dans son ensemble, vit pacifiquement en France, mais une minorité frappée d’OQTF et qui se maintient pourtant sur le territoire de la République », s’est-elle justifiée.
Elle a par ailleurs dit faire l’objet de « menaces de mort sur les réseaux sociaux et par téléphone, d’injures et de diffamations à caractère antisémite et sexiste », proférées anonymement. Joint par l’AFP, son avocat, le bâtonnier Francis Teitgen, a précisé qu’elle avait été entendue mardi par la police parisienne, qui avait recueilli sa plainte suite à ses menaces.
Mme Lenoir est également présidente du comité de soutien à l’écrivain Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis plus de huit mois et condamné en appel à cinq ans de détention pour « atteinte à l’unité nationale ».