Pour la quatrième fois de la semaine, après Canal+ Sport, C8 et Canal+ Cinéma(s), Maxime Saada, le président du directoire du groupe Canal+, s’est présenté, jeudi 11 juillet, devant l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pour l’attribution d’une fréquence TNT. Cette fois-ci, il s’agissait de sa chaîne amirale, qui doit fêter ses quarante ans le 4 novembre.
« J’ai parfois l’impression d’être dans Un jour sans fin », a plaisanté Maxime Saada, en commençant à lire un texte liminaire dressant le portrait du groupe audiovisuel européen, présent dans plus de 50 pays dans le monde et totalisant 26 millions d’abonnés. Accélérant sa stratégie à l’international, Canal+ est dernièrement monté au capital de l’entreprise suédoise Viaplay, du hongkongais Viu et du sud-africain Multichoice.
Dénonçant d’emblée « l’iniquité flagrante » avec les plates-formes américaines Amazon Prime et Netflix ou le service de streaming sportif Dazn, qui n’ont pas les mêmes obligations en matière de soutien à la création, Maxime Saada a rappelé que son groupe audiovisuel investit, lui, 3,5 milliards d’euros par an dans les contenus (dont 2,5 milliards d’euros en France).
Alors que Canal+ est attaqué « sur tous les flancs » par ses concurrents, la TNT lui « reste absolument nécessaire, a-t-il martelé. Si Canal+ venait à perdre sa fréquence, la question de son modèle de généraliste se poserait », a répété Maxime Saada, invitant l’Arcom à « conserver l’équilibre actuel » et liant ainsi clairement le sort du renouvellement de Canal+ à celui de CStar, mais surtout à C8 et à CNews, deux autres chaînes du groupe au centre des critiques concernées par le renouvellement de fréquences en 2025.
Alors que Vivendi a annoncé la scission de ses activités, ouvrant la voie à une entrée en Bourse de Canal+ en 2025, le groupe s’est présenté sous son meilleur jour. Gérald-Brice Viret, directeur général de Canal+ France, a ainsi listé, affable, les séries, fictions et programmes courts produits et diffusés par sa chaîne.
« Après toutes ces belles déclarations, quels engagements pouvez-vous prendre ? », lui a demandé la conseillère Juliette Théry. « On pourrait prendre l’engagement de diffuser dix documentaires en clair qui auraient déjà été proposés aux abonnés », a répondu M. Viret. Puis, Laurence Pécaut-Rivolier a interrogé les dirigeants du groupe privé sur les dispositifs mis en place pour éviter les amendes autour de la publicité clandestine. « Ah ma question préférée ! Avant c’était des marques discrètes, c’était un petit polo Ralph Lauren, pardon… Lacoste, il faut que j’en cite une troisième, Adidas », blague Gérald-Brice Viret, assurant « avoir réglé le problème sur C8 et sur Canal+ ».