Il y a un demi-siècle, à La Baule (Loire-Atlantique), on surnommait le « train des cocus » celui du dimanche soir qui ramenait les pères de famille au travail, tandis que leurs femmes restaient à la plage avec les gamins. Difficile de dire qui, des uns ou des autres, sortaient gagnants de l’arrangement. Le sobriquet a aussi collé à d’autres lignes, notamment le Paris-Deauville.
La division des rôles traditionnels a disparu, mais pas l’idée de la parenthèse estivale pleine de promesses. Cela tiendrait à une conjonction idéale : vêtements plus aérés, sensualité de la plage, parfums d’abricot et draps en lin. Du moins, c’est ainsi qu’on nous l’a vendue. Car l’été, il ne reste plus que Maison et Jardin pour continuer à parler de myosotis et de rénovation de charpente.
Les rubriques « témoignages » de la presse féminine consacrées en automne à « Comment j’ai négocié une rupture conventionnelle pour faire un CAP d’ébéniste » deviennent en été « Une nuit, un train, un contrôleur ». La pression de la Saint-Valentin, c’est de la paille comparée à celle de l’été où le couple doit se « retrouver » et les célibataires « s’enflammer ».