A Pouilly-sur-Loire, dans la Nièvre, le relais Les 200 Bornes semble figé dans le passé. Devant le bâtiment à la façade claire et à l’auvent rouge, des pompes à essence, datant pour les plus anciennes de 1910, trônent face aux clients installés en terrasse. A l’intérieur, des dessins de voitures anciennes tapissent les murs en papier peint effet brique. Des serviettes à carreaux rouges et blancs posées sur les tables font écho aux rideaux.
La décoration rétro et consacrée à la route nationale 7 (N 7) est apparue comme une évidence pour Rémy Dubois. Chemise rose et jean bleu, le sexagénaire au crâne rasé, qui enchaîne les cigarettes, est le gérant du relais Les 200 Bornes. Un établissement à l’histoire singulière : originellement une station-service Shell dans les années 1920, le commerce se transforme en relais routier en 1952. Très vite, il devient une adresse incontournable de la N 7, se distinguant par son ambiance conviviale et une cuisine traditionnelle, en particulier sa tête de veau, une spécialité locale toujours au menu aujourd’hui.
La Route bleue s’étirait sur 996 kilomètres de Paris à Menton (Alpes-Maritimes). Il fallait au minimum une journée complète de voyage pour atteindre la Côte d’Azur depuis la capitale. C’est peu dire que les automobilistes éprouvaient le besoin de se rassasier.