Comment l’école a timidement ouvert la voie à la mixité sportive entre filles et garçons

Quand la mixité entre les filles et les garçons à l’école devint la règle, en 1975, « on nous a dit : “débrouillez-vous” ! », se remémore avec humour Mireille Avisse, 83 ans, avant de dépeindre avec précision l’arrivée des premiers garçons dans ses cours d’éducation physique et sportive (EPS) au collège Raoul-Dufy du Havre (Seine-Maritime), entièrement féminin jusque-là. « Je crois surtout qu’on nous faisait confiance, à nous les profs, pour la mettre en œuvre », tient-elle à préciser.

Le 11 juillet 1975, la loi Haby inscrit, en effet, dans le marbre l’objectif d’une école mixte filles-garçons, déjà expérimentée ici et là depuis la fin des années 1960, en premier lieu parce qu’il faut trouver de la place à tous les enfants du baby-boom et que les mélanger se révèle plus simple. Mireille Avisse n’a connu jusqu’alors que « l’école entre filles », y compris l’Ecole normale d’éducation physique de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), où elle a fait de la danse sa spécialité, « que [ses] collègues masculins n’étaient pas fichus d’enseigner, à de rares exceptions près ».

Faire du sport ensemble s’apparente donc à une révolution. « Le sujet se discutait dans les familles, évidemment : la gestion des vestiaires, les shorts… Et la piscine, n’en parlons pas ! », se souvient-elle. Les résistances sont nombreuses et vivaces. « Parce qu’elle touche au corps et au biologique, l’éducation physique et sportive est la dernière discipline à devenir réellement mixte au sein de la majorité des établissements publics, dans les années 1990 et même 2000 », explique Michaël Attali, historien du sport et de l’éducation à l’université Rennes-II.

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