Les droits de douane ne sont pas qu’une affaire de grands exportateurs. Après plusieurs de ses homologues européens, La Poste a annoncé, vendredi 22 août, la suspension à compter du 25 août des expéditions de colis vers les Etats-Unis, une conséquence du durcissement des procédures douanières américaines.

Le décret présidentiel (executive order) signé le 30 juillet par Donald Trump supprime en effet, à compter du 29 août, l’exemption dite « de minimis », qui exonérait jusqu’alors de droits de douane les envois de marchandise d’une valeur inférieure ou égale à 800 dollars (690 euros environ). Ces marchandises seront donc désormais taxées comme tout autre produit, soit à hauteur de 15 % s’ils proviennent de l’Union européenne.

« Seuls les envois de cadeaux entre particuliers de moins de 100 dollars seront maintenus, n’étant pas concernés par cette taxe », précise La Poste, qui envoyait jusqu’à présent chaque année 1,6 million de colis par an vers les Etats-Unis, dont 20 % expédiés par des particuliers.

La mesure américaine visait initialement les expéditions depuis la Chine et Hongkong, dans le cadre de l’offensive de l’administration Trump visant les géants du commerce en ligne Shein et Temu. Mais la Maison Blanche a choisi de la généraliser, « quels que soient la valeur, le pays d’origine, le mode de transport et la méthode d’entrée » du colis afin d’assurer son efficacité.

La douane américaine n’a précisé que le 15 août les modalités techniques d’application de cette décision. « Malgré des discussions avec les services de la douane américaine, aucun délai n’a été accordé aux opérateurs postaux pour s’organiser et assurer les développements informatiques nécessaires à la mise en conformité avec les nouvelles règles fixées », regrette ainsi La Poste.

La décision américaine s’applique à tout envoi entrant sur le territoire des Etats-Unis à partir du 29 août, ce qui a obligé les expéditeurs à anticiper son entrée en vigueur de quelques jours pour prendre en compte le délai d’acheminement.

La France n’est pas le seul pays européen concerné : avant La Poste, plusieurs opérateurs postaux européens avaient annoncé des décisions similaires, à l’instar du belge BPost, de l’allemand Deutsche Post ou de l’espagnol Correos. La suspension ne concerne en revanche pas les envois express, ceux assurés par Chronopost, filiale de La Poste, ou par des groupes privés spécialisés, tels FedEx ou UPS.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario