C’est une nouvelle secousse dans les relations entre Paris et Rome. La France a convoqué l’ambassadrice d’Italie, Emanuela D’Alessandro, « à la suite des propos inacceptables » tenus par le vice-premier ministre italien, Matteo Salvini, à l’encontre du président, Emmanuel Macron, pour son soutien à l’envoi de troupes en Ukraine, a fait savoir, vendredi 22 août, une source diplomatique.
Interrogé lors d’un déplacement à Milan sur un éventuel déploiement de soldats italiens en Ukraine après un arrêt des hostilités, comme la France et le Royaume-Uni envisagent de le faire, Matteo Salvini avait suggéré qu’Emmanuel Macron « y aille lui-même » en mettant un casque et en prenant un fusil.
« Il a été rappelé à l’ambassadrice [qui a été convoquée jeudi] que ces propos allaient à l’encontre du climat de confiance et de la relation historique entre nos deux pays mais aussi des récents développements bilatéraux, qui ont mis en évidence des convergences fortes entre les deux capitales, notamment s’agissant du soutien sans faille à l’Ukraine », a précisé la source diplomatique, confirmant une information de la radio France Inter.
Matteo Salvini, chef du parti antimigrants la Ligue, proche de la cheffe de l’extrême droite française, Marine Le Pen, avait déjà qualifié en mars le président français de « fou », l’accusant de pousser l’Europe à la guerre avec la Russie.
La France et le Royaume-Uni, qui ont pris la tête d’une « coalition des volontaires », envisagent de déployer des contingents en Ukraine comme garantie de sécurité pour prévenir une reprise des hostilités une fois qu’un cessez-le-feu ou un accord de paix aura été conclu entre Kiev et Moscou. La première ministre italienne, Giorgia Meloni, de son côté, s’y refuse.