« Ecarlate », de Christine Pawlowska, et « Flamme, volcan, tempête », de Pierre Boisson : le feuilleton littéraire de Tiphaine Samoyault

Publié la première fois en 1974 au Mercure de France, Ecarlate, de Christine Pawlowska, reparaît aujourd’hui, accompagné d’un livre enquête sur ce « livre oublié » et sur son autrice, tout aussi oubliée. Fabrique de mémoire, la littérature est logiquement aussi une machine à oubli. Comme les mots dans les dictionnaires, chaque année des livres paraissent et d’autres disparaissent, ces derniers formant peu à peu des continents engloutis. Il est rare qu’on s’acharne à les retrouver, même si certains chercheurs s’en font une spécialité.

En réalité, Ecarlate n’est pas un livre fantôme. A sa parution, il avait été salué par une critique débordante d’enthousiasme face à un texte saisi selon plusieurs mythologies, celle du génie précoce, de l’« étoile montante » et celle de l’authenticité – avec, entre autres, des critiques dithyrambiques de François Mauriac dans Le Figaro, de Jean Sulivan dans Le Monde (19 juin 1974) ou de François Nourissier dans Le Point. Puis le livre est tombé dans l’oubli. Il a ressurgi en 2014 dans une petite maison d’édition, L’Editeur singulier, où il a de nouveau été accueilli avec chaleur, cette fois par des réseaux moins officiels, mais qui l’ont érigé en livre culte. Puis il a disparu de nouveau. Avant de réapparaître cette année. Beaucoup de livres n’ont pas cette chance. Il en existe de parfaitement enfouis et, parmi eux, sûrement d’extraordinaires. René deux fois de ses cendres, Ecarlate est un livre phénix, non un livre oublié.

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