Seuls 9 % des collèges ont mis en place, en cette rentrée, le dispositif « Portable en pause », qui consiste pour l’élève à se séparer physiquement de son téléphone en le déposant dans un casier ou dans une pochette scellée. La ministre de l’éducation nationale démissionnaire, Elisabeth Borne, avait pourtant insisté à la rentrée sur sa généralisation.
Derrière ce constat, dressé par le syndicat majoritaire des chefs d’établissement SNPDEN-UNSA dans son enquête de rentrée, on trouve à la fois du refus net et de l’attentisme : « 67 % disent qu’ils ne le feront pas, 25 % ne savent pas parce qu’ils attendent d’en savoir plus auprès de leur département », indiquait Bruno Bobkiewicz, le secrétaire général du syndicat, le 12 septembre.
Pour une majorité de principaux, cette mesure est plus ou moins sans objet, puisque l’usage du téléphone portable est déjà interdit dans les collèges depuis 2018. En pratique, les enfants peuvent l’avoir sur eux, mais ils n’ont pas le droit de s’en servir.
« On ne peut pas être contre le fait que les élèves utilisent moins leur téléphone, reconnaît Michaël Vidaud, principal dans un collège de Nice et secrétaire national au SNPDEN. Mais la loi de 2018, selon moi, est suffisante, car elle permet de confisquer des téléphones et de prendre des sanctions. » Depuis la rentrée, ce chef d’établissement a confisqué un seul appareil, à la fin de la deuxième semaine de cours. « Vous voyez, ce n’est pas insurmontable », conclut-il, en soulignant plutôt un problème au niveau des lycées – où le téléphone est autorisé dans les couloirs et où les élèves s’en servent en permanence.