Le premier atout de cet enregistrement n’est autre que l’incroyable prestation des Munichois, tant versant choral que symphonique. Absolue maîtrise stylistique, précision, couleurs et homogénéité des pupitres portent, avec élégance et naturel, la vision finement dramatique de Simon Rattle qui livre ici une magnifique leçon mozartienne. Le second n’est autre qu’une distribution haut de gamme, où le rôle-titre d’Andrew Staples incarne un Idomeneo aussi vaillant dans les vocalises qu’émouvant dans l’expression lorsqu’il s’agit de traduire le florilège émotionnel par lequel passe ce père contraint au sacrifice de son fils unique pour satisfaire aux dieux. Le rôle amoureux d’Idamante convient à la perfection à une Magdalena Kozena qui séduit tant par sa musicalité que par l’ardeur d’une interprétation nourrie de passion et de liberté. Ce bonheur de chant mozartien monte encore d’un cran avec une Sabine Devieilhe de rêve, exquise Ilia, dont le timbre léger et l’expression raffinée se teignent parfois d’irrépressible mélancolie et de gravité, au contraire de la volcanique Elettra d’Elsa Dreisig, d’une probité admirable, surfant sur les épineuses vocalises dont Mozart a pavé ses airs de fureur. Marie-Aude Roux
19.09.2025 15:00
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