Une matinée comme les autres à Pudong, l’immense partie de Shanghaï qui a poussé à l’est du fleuve Huangpu, dans les années 1990. Les habitants filent vers le métro comme d’ordinaire, entre les gratte-ciel du centre des affaires. Seule la présence renforcée de policiers, en civil et en uniforme, permet de confirmer qu’un procès sensible doit avoir lieu, vendredi 19 septembre à 9 heures, dans la cour de justice de ce grand quartier. La justice va de nouveau s’abattre sur Zhang Zhan, militante des droits humains. Une peine d’emprisonnement de quatre ans, qu’elle a déjà purgée, pour être allée à Wuhan raconter les débuts du Covid-19, n’a pas suffi à la faire taire.

L’acte d’accusation précise qu’elle est une récidiviste du « crime de provocation aux troubles à l’ordre public ». Le document ne relève aucune circonstance atténuante. A l’extérieur de la cour, huit diplomates occidentaux et deux médias étrangers sont venus tenter d’assister à l’audience, mais les agents, après avoir méticuleusement contrôlé leurs papiers, ne les laissent pas entrer.

Difficile, dès lors, de savoir ce qu’a à dire Zhang Zhan, 42 ans, et en quelle forme physique elle se trouve, alors qu’elle souffre des conséquences de grèves de la faim à répétition, en résistance à des procédures qu’elle considère comme illégitimes. Au centre pénitentiaire de Shanghaï, elle n’accepterait de se nourrir que du minimum, sa famille l’ayant convaincue de ne pas se laisser mourir.

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