Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) a ordonné, samedi 20 septembre, à la mairie de Malakoff (Hauts-de-Seine) de retirer le drapeau palestinien de son fronton, où il avait été hissé en prévision de la reconnaissance par la France de l’Etat de Palestine.

Le ministère de l’intérieur a demandé, vendredi, aux préfets de s’y opposer en saisissant la justice administrative. Le préfet des Hauts-de-Seine s’est exécuté vendredi soir pour exiger le retrait du drapeau de l’hôtel de ville de Malakoff. La mairie communiste a aussitôt dénoncé « un coup de force préfectoral contre la libre administration des communes ».

Dans sa décision, consultée par l’Agence France-Presse, le juge des référés du tribunal administratif de Cergy-Pontoise considère que pavoiser le parvis de l’hôtel de ville d’un drapeau palestinien est contraire au principe de neutralité des services publics et a donc enjoint à la commune de procéder à son retrait immédiat. Le ministère de l’intérieur avait invoqué ce principe dans la consigne adressée aux préfets.

Contactée par l’Agence France-Presse, la maire communiste de Malakoff, Jacqueline Belhomme, a déclaré qu’elle ne souhaitait ni interjeter appel ni retirer le drapeau. « Le préfet a appliqué à la lettre les consignes du ministère de l’intérieur, mais c’est un coup d’épée dans l’eau », a-t-elle commenté, ajoutant que le drapeau sera retiré mardi « comme prévu ».

Plusieurs maires ont prévu de hisser le drapeau palestinien lundi, jour de la reconnaissance de l’Etat de Palestine par le président de la République, Emmanuel Macron.

« L’Etat non seulement ne demande pas le pavoisement, mais demande le non-pavoisement », a insisté, samedi, le secrétaire général du ministère de l’intérieur, Hugues Moutouh.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, le maire communiste de Mauléon-Licharre, ville de 3 000 habitants, qui avait exposé un drapeau palestinien dès vendredi, l’a retiré samedi après saisine de la justice administrative par le préfet du département, dans le cadre d’un référé.

« J’ai coupé les deux ficelles ce matin et le drapeau est maintenant dans mon bureau. C’est une atteinte à ma liberté de penser », a déclaré Louis Labadot à la radio Ici Pays basque.

Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a également suspendu la décision de la mairie de Bezons (Val-d’Oise) d’exposer un drapeau palestinien sur le fronton de son hôtel de ville, avant même qu’il ne soit hissé, se fondant sur un communiqué de la maire de cette commune.

A Lille, jumelée depuis 1998 avec Naplouse, en Cisjordanie, les couleurs palestiniennes ont été hissées devant la mairie, aux côtés de deux drapeaux français et d’un drapeau européen, a constaté l’Agence France-Presse vendredi. « Cessez-le-feu immédiat à Gaza ; libération des otages ; respect du droit international ; reconnaissance de l’Etat de Palestine », peut-on lire sur des panneaux opposés sur la façade.

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