Ce 10 septembre, Laurent (son prénom a été changé) n’avait plus que quelques mètres à parcourir pour gagner l’une des entrées secondaires du prestigieux lycée Henri-IV, rue Clovis, dans le 5e arrondissement de Paris. En dépit du blocage annoncé de son établissement dans le cadre du mouvement Bloquons tout, cet étudiant en deuxième année de classe préparatoire a prévu d’assister aux cours : « Trop de boulot et impossible de rater ne serait-ce qu’une heure », explique-t-il une semaine plus tard.

Mais, à 7 h 30, en arrivant sur place, il découvre des policiers caparaçonnés, casqués, harnachés, en train de disperser le blocage manu militari. Le jeune homme saisit son portable pour filmer la scène. Mal lui en prend : un policier saisit l’appareil, lui intime l’ordre de se taire et le pousse parmi ses condisciples bloqueurs. Ses protestations comme celles des « bloqueurs », audibles sur un enregistrement vidéo que Le Monde a pu consulter et authentifier, n’y feront rien. Comme d’autres élèves, il est plaqué contre un mur, auquel il devra faire face pendant une demi-heure, avec en guise de seule explication des « Ta gueule » à répétition.

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