« Quand vous tenez une arme pour la première fois, c’est un choc » : pourquoi les clubs de tir font carton plein

Chaque mercredi soir, après sa journée de bureau, Thomas (le prénom a été modifié), ingénieur informaticien, arpente les rues de Suresnes (Hauts-de-Seine), sac de sport à l’épaule. Sur les coups de 17 h 30, il gravit une petite butte bétonnée dont rien ne laisse deviner l’issue : le club de tir L’Espérance. Depuis six ans, le quadragénaire s’y rend jusqu’à quatre fois par semaine pour « faire le poinçonneur des Lilas ». De son sac, il extrait son pistolet à plombs. S’il prépare les prochains championnats régionaux, il s’adonne surtout au tir sportif pour « se vider la tête » : « Ça me fait du bien, c’est un peu comme le yoga. »

« Catharsis », « plénitude », « exutoire »… Des termes qui reviennent souvent dans la bouche des néotireurs interrogés, dont Antoine Deschamps, père de deux jeunes enfants et chef d’entreprise dans l’immobilier. Ses samedis matin dans son club lyonnais lui sont précieux, dans un quotidien rythmé par les notifications incessantes qui défilent sur son téléphone. Faire le vide, se concentrer sur la cible, tendre le bras et l’empêcher de trembler jusqu’à trouver le moment idéal pour presser la détente est un exercice qui le plonge dans un « état méditatif », assure ce converti depuis deux ans au tir sportif.

Antoine Deschamps a rejoint cette vague de néolicenciés qui déferle dans les stands, un peu partout en France. « Nous connaissons une forte augmentation, de l’ordre de 5 % à 6 % par an depuis une dizaine d’années », confirme le président de la Fédération française de tir (FFTir), Hugues Senger. Elle compte aujourd’hui 289 000 licenciés, contre 182 000 il y a dix ans, et se distingue, selon l’Insee, comme une fédération particulièrement dynamique.

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