Ceci n’est pas (encore) un plan de paix. Ou alors le plan d’une paix relative et limitée, dans le meilleur des cas, c’est-à-dire en cas d’acceptation par le Hamas, responsable des massacres du 7-Octobre. Bien sûr, après deux ans d’une guerre dévastatrice, on ne peut que saluer toute initiative visant à arrêter l’anéantissement de la bande de Gaza et à obtenir la libération des derniers otages israéliens retenus dans l’étroite bande de terre. Le plan présenté par Donald Trump, lundi 29 septembre, se fixe cet objectif, ainsi que l’œuvre titanesque de reconstruction d’un territoire régulièrement labouré par les armes, mais qui n’avait jamais fait jusqu’à présent l’expérience d’un tel degré de destruction, au prix d’un bilan humain effarant.
Ce plan partage ces objectifs avec l’initiative franco-saoudienne adoptée à une écrasante majorité par l’Assemblée générale des Nations unies (ONU), le 12 septembre, contre l’avis d’Israël et des Etats-Unis. Il en va de même de l’objectif de désarmement du Hamas, de sa mise à l’écart de toute future gouvernance de Gaza placée sous tutelle internationale et d’une réforme en profondeur de l’Autorité palestinienne. C’est après que les choses se compliquent.
Ce que ce plan passe sous silence en dit en effet beaucoup plus que ce qu’il propose. Il est plein de trous, en somme. Au point que les huit principales puissances arabes et musulmanes que Donald Trump avait souhaité rencontrer en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le 23 septembre, sans doute pour leur faire part de ses intentions, l’ont obligeamment complété dans un communiqué conjoint.
Après un éloge du président des Etats-Unis (toujours commencer par un éloge), elles ont ainsi assuré que ce plan « ouvr[ait] la voie à une paix juste fondée sur la solution à deux Etats, dans le cadre de laquelle Gaza est pleinement intégré à la Cisjordanie au sein d’un Etat palestinien, conformément au droit international ».