Elle est dans toutes les têtes. Trois semaines après l’arrivée de Sébastien Lecornu à Matignon, alors que le premier ministre « le plus faible qu’ait connu la Ve République », comme il se présente lui-même, tente de trouver une « voie de passage » à l’Assemblée nationale pour faire adopter le budget 2026, le spectre de la dissolution de l’Hémicycle détermine la stratégie des forces politiques en présence.

Ainsi, le lancement de l’opération « pour une nouvelle République » par Renaissance, le week-end du 5 octobre, avec distributions de tracts sur les marchés à l’effigie du secrétaire général du parti, est perçu comme le prélude à d’inéluctables élections législatives anticipées. « [Gabriel] Attal prépare la dissolution », traduit un député du groupe Ensemble pour la République (EPR), tandis que le député Horizons de Seine-et-Marne Frédéric Valletoux hume « le parfum de la dissolution, qui devient de plus en plus fort chaque jour qui passe ».

La situation institutionnelle conditionne le jeu des acteurs politiques : depuis le 8 juillet, Emmanuel Macron dispose de nouveau de son pouvoir de dissolution. Si celle-ci n’a pas été envisagée au lendemain de la chute du gouvernement de François Bayrou, le 8 septembre, c’est sans doute en raison des circonstances très particulières. « La chute de Bayrou, c’est Le Crime de l’Orient-Express [roman d’Agatha Christie paru en 1934], compare le député d’Eure-et-Loir Harold Huwart (divers centre). Ses faux amis du bloc central, vantant son courage et l’encourageant à tenir bon, étaient trop heureux de le voir se suicider sans avoir à laisser eux-mêmes leurs empreintes sur l’arme du crime. »

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario