La justice a ouvert une enquête, mercredi 1er octobre, concernant un pétrolier qui mouille au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), visé par des sanctions européennes en février pour son appartenance à la flotte fantôme russe. Le navire est également soupçonné d’être impliqué dans un survol récent de drones au Danemark.

« Il y a eu des fautes très importantes qui ont été commises par cet équipage qui justifient d’ailleurs que la procédure soit judiciarisée aujourd’hui », a déclaré Emmanuel Macron, en marge d’un sommet européen à Copenhague, au Danemark.

Le président français a toutefois souhaité rester « très prudent » sur l’éventuel lien entre ce navire, baptisé Pushpa ou Boracay et battant pavillon béninois, et le survol de drones au Danemark. Il a insisté sur la lutte contre la flotte fantôme russe, des navires sous pavillons étrangers utilisés par Moscou pour contourner les sanctions occidentales contre ses ventes de pétrole.

Dans l’après-midi, des militaires français sont montés à bord du pétrolier, ont constaté mercredi des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) ayant survolé le navire. Les militaires, en treillis et encagoulés, effectuaient une patrouille sur le pont du bateau. Le navire a été « arraisonné samedi dernier » et une « équipe de visite est montée à bord », a précisé une source militaire à l’AFP.

L’AFP a analysé le trajet du navire à partir des données du site de suivi de navires VesselFinder : le pétrolier de 244 mètres de long part d’Inde au début d’août, reste amarré au large du village russe d’Oust-Louga jusqu’au 18 septembre, date à laquelle il part vers le port russe de Primorsk, près de Saint-Petersbourg, de l’autre côté du golfe de Finlande, selon l’agence de presse. Il reste alors une dizaine d’heures au terminal pétrolier, avant de repartir vers l’ouest.

Le 22 septembre, premier jour de survol mystérieux de drones au-dessus d’aéroports danois, il arrive au large de la Pologne et la Suède, puis des côtes danoises. Le 23 septembre vers 3 heures (GMT), il est repéré au sud de l’île danoise de Lolland, avant de naviguer vers le détroit du Grand Belt, qui longe le Danemark continental.

Le 25 septembre dans la nuit, il se trouve à quelque 160 kilomètres à l’ouest du Danemark, avant de mettre le cap à 12 h 35 (GMT) vers le canal de la Manche pour rejoindre l’Atlantique et poursuivre sa route vers le sud. Le 28 septembre à minuit (GMT), il change complètement de direction et se dirige vers les côtes françaises où il s’arrête au large de Saint-Nazaire.

Plus tôt mercredi, le procureur de Brest, Stéphane Kellenberger, avait expliqué à l’AFP avoir ouvert une enquête pour « défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon » et « refus d’obtempérer », sans plus de détail.

Le navire est soupçonné d’être impliqué dans les survols de drones ayant perturbé le trafic aérien danois, selon le site spécialisé The Maritime Executive, qui précise que le bateau a pu servir de « plateforme de lancement » ou de « leurre ».

Construit en 2007, le navire de 244 mètres de long a changé de nom et de pavillon à de nombreuses reprises, étant alternativement immatriculé au Gabon, aux îles Marshall et en Mongolie, selon le site www.opensanctions.org. Le procureur a confié les investigations à la gendarmerie maritime.

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