Figure marquante de l’histoire contemporaine de l’Algérie, Ahmed Taleb Ibrahimi, médecin, diplomate et ancien ministre, est mort dimanche 5 octobre à Alger, à l’âge de 93 ans. Fils de Mohamed Bachir El Ibrahimi, cofondateur de l’Association des oulémas musulmans algériens, il aura traversé les grandes étapes du combat national, de la résistance anticoloniale à la construction de l’Etat, puis à la défense des libertés dans l’Algérie post-parti unique.
Souvent critiqué par certains courants modernistes pour son rôle dans l’arabisation de l’école algérienne, il jouissait néanmoins d’un respect au sein de toutes les mouvances de la population. Ses partisans, allant des conservateurs aux réformistes, rappellent que l’arabisation fut une revendication constante du mouvement national, et non une initiative isolée. Ils font valoir que la diffusion de la langue française en Algérie s’est faite après l’indépendance et par la politique de l’Etat algérien.
Homme de lettres et de convictions, il aura incarné, notamment comme ministre des affaires étrangères (de 1982 à 1988), l’image d’une Algérie soucieuse de défendre sa souveraineté, acquise de haute lutte.