Sur le trottoir du marché d’Analakely, Finaritra Rajaonasitera a étalé sa balle de fripes comme tous les jours à 6 heures du matin. Mais elle passe surtout son temps à bavarder avec ses voisines avant de fermer boutique en début d’après-midi et de mettre son stock à l’abri dans un box jusqu’au lendemain. « Je n’ai même pas vendu un vêtement. Il n’y a pas d’acheteurs », se plaint la jeune femme assise par terre au milieu des chemises, tee-shirts, vestes et pantalons de seconde main importés d’Europe.

Un peu plus loin, Marion Randrianalizaka s’apprête aussi à fermer son échoppe de bouquiniste. « J’ai peur d’être pillé ou qu’une grenade de gaz lacrymogène enflamme mes livres. De toute façon, les dispositifs de sécurité empêchent les gens de venir. Je ne vois personne et je perds de l’argent », explique-t-il, sans blâmer les manifestants dont il partage les revendications.

Depuis le 25 septembre, début de la contestation lancée par la génération Z pour exiger la fin des coupures d’eau et d’électricité, le centre d’Antananarivo est sous blocus militaire pour empêcher les jeunes d’accéder à la place de la Démocratie, lieu symbolique de rassemblement de tous les mouvements de protestation dans la capitale. Véhicules blindés, unités d’hommes au sol plus ou moins lourdement armés quadrillent la longue avenue de l’Indépendance privée de son animation habituelle.

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