Alors que l’été austral pointe le bout de son nez, les Brésiliens vont-ils devoir renoncer à leur caïpirinha ? Le géant sud-américain est frappé depuis la fin septembre par une vague d’intoxications dues à des boissons alcoolisées frelatées. De l’Amazonie à Rio de Janeiro, tout le pays est touché : 24 cas ont été confirmés par le ministère de la santé le 8 octobre, tandis que 235 autres étaient en cours d’investigation. Au moins cinq personnes sont déjà décédées des suites d’un empoisonnement.
Le phénomène résulte de l’ingestion de méthanol, un alcool industriel, dilué dans les spiritueux. Incolore et inodore, il n’en demeure pas moins extrêmement toxique, même à faible dose. Un centilitre suffit à provoquer des lésions neuro-ophtalmologiques, notamment une cécité permanente. La consommation de 3 centilitres peut être mortelle. En France, la dose standard d’un verre de spiritueux est de 4 centilitres.
L’Etat de Sao Paulo, épicentre du phénomène, concentre tous les décès confirmés, ainsi que 20 cas d’intoxication avérés et 181 cas suspects. Parmi les victimes se trouve une jeune femme de seulement 30 ans, morte le 6 octobre. Originaire de Sao Bernardo do Campo, une banlieue industrielle de Sao Paulo, elle a été hospitalisée après avoir ingéré, une semaine plus tôt, un « combo » de vodka et de jus de pêche durant un concert.