« Echouant à relancer l’activité, la “politique de l’offre” n’a d’offre que le nom »

Certains présidents habitent la fonction. D’autres l’abîment. Le président Mac-Mahon [1808-1893] est resté célèbre dans l’histoire de France pour ses aphorismes jetant un léger trouble sur ses capacités intellectuelles, comme celui-ci : « La fièvre typhoïde est une maladie terrible : ou on en meurt, ou on en reste idiot. J’en sais quelque chose : je l’ai eue. » Mais il est surtout connu pour avoir abusé de ses fonctions présidentielles [1873-1879] afin de contourner la logique démocratique et parlementaire. Le président Macron, en refusant trois fois de nommer un premier ministre qui ne soit pas issu du bloc central et tenant de la « politique de l’offre », a pris le chemin de Mac-Mahon.

Cette politique, son grand œuvre, a coûté 60 milliards d’euros de moindres prélèvements obligatoires depuis 2018 pour une croissance famélique (1,4 % en 2023, 1,2 % en 2024, 0,8 % prévus pour 2025) et des recettes fiscales en berne : la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), réactive à l’activité, rapporte 4 milliards d’euros de moins qu’en 2022. En 2025, elle va se replier encore un peu plus. Echouant à relancer et l’activité, et les impôts assis sur la TVA, la politique de l’offre n’a d’offre que le nom.

A cela s’ajoute le coût des allègements généraux de cotisations sociales, jamais réexaminés par le gouvernement malgré les rapports qui s’amoncellent pour en souligner la dérive : de 30 milliards en 2017 à 67 milliards d’euros en 2025. Ou encore le poids de niches fiscales plus anciennes, notablement le crédit d’impôt recherche (8 milliards) ou le taux de TVA réduit sur la restauration (2 milliards), pour n’en citer que deux. En comparaison de cette dérive, l’impact financier de la réforme des retraites paraît finalement bien modeste (3 milliards en 2026).

Déjà très élevé (160 milliards d’euros en 2025), le déficit public le serait bien plus encore sans les réductions de budget de nos services publics, dont la sauvegarde est pourtant souhaitée par les Français. Hôpitaux, écoles, tribunaux : la pénurie de moyens a été abondamment mise en évidence. Une seule statistique résume cette déshérence : dans la Seine-Saint-Denis, 20 % des heures de cours ne sont pas pourvues faute de professeurs remplaçants.

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