C’est l’histoire d’une rue : Laos, d’une plaine marécageuse à des immeubles Art déco dans le 15? arrondissement de Paris

Peut-on dire d’une rue qu’elle est « bien née », comme pour commenter une lignée familiale avantageuse ? Cela semble être le cas de la courte rue du Laos, située rive gauche, dans le 15e arrondissement de Paris. De célèbres artères l’encerclent : l’avenue de Suffren, l’avenue de la Motte-Picquet, l’avenue de Lowendal ou encore le boulevard de Grenelle. Dessinant un carré protecteur, elles mettent la voie du Laos à l’abri des pots d’échappement fumants et des bruits de klaxon assourdissants.

Cet endroit que l’on appelle aujourd’hui le « quartier de Grenelle » vient en réalité d’une commune indépendante, Grenelle, née en 1830 aux abords de Paris. Trente ans plus tard, cette vaste plaine marécageuse est annexée par la capitale car l’urbanisation s’accélère. La rue du Laos est construite entre 1897 et 1906. Son nom fait, à l’époque, référence à l’Indochine française et au protectorat qui, jusqu’en 1949, régissait le peuple lao en Asie du Sud-Est.

La rue voit le jour à l’occasion d’une percée effectuée au creux d’une artère plus ancienne, la rue de la Cavalerie, dont le nom, lui, est lié aux troupes équestres de la proche Ecole militaire, fondée en 1751 par le roi Louis XV. Leur destin commun a rendu ces deux voies difficilement dissociables. Rue du Laos, les habitants ne manquent jamais de mentionner le « monument » qui « vaut le coup d’œil » presque à l’intersection des deux voies. Y surgit en effet un étonnant mastodonte de béton armé aux belles lignes Art déco.

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