En Albanie, les derniers Afghans abandonnés par l’Amérique de Donald Trump

Cela fait déjà plus de six mois que Nabi, originaire d’Afghanistan, est sans nouvelles de sa demande de visa pour les Etats-Unis. A la mi-juillet, ce père de trois enfants, qui, pour des raisons de sécurité, préfère ne pas révéler son identité complète, a contacté l’administration américaine pour déposer une nouvelle requête, restée sans réponse depuis.

Contre toute attente, cet ancien interprète pour l’armée américaine ne s’inquiète pas trop. « Mon stress est resté à Kaboul, avec les talibans », dit-il en souriant à la terrasse d’un café de Shëngjin, une station balnéaire bétonnée du nord de l’Albanie, à la mi-septembre. Grâce à une audacieuse exfiltration en juin 2024, le trentenaire et sa famille ont pu quitter l’Afghanistan, en passant par les Emirats arabes unis et le Koweït pour ne pas attirer l’attention du régime taliban, avant d’arriver sur la côte albanaise.

Autodéclaré « pays de transit » après le retour au pouvoir des talibans, en août 2021, le petit Etat des Balkans avait accepté d’accueillir des centaines de familles afghanes en fuite, à la demande du président américain Joe Biden, qui avait sollicité plusieurs de ses alliés au sein de l’OTAN. La grande majorité de ces réfugiés, qui avaient travaillé pour les Américains après leur intervention armée dans le pays dès 2001, cherchaient à rejoindre les Etats-Unis. Au lieu de les rassembler dans un camp de réfugiés, le gouvernement du premier ministre, Edi Rama, se vantait de loger, aux frais de l’administration américaine, ces exilés à l’Hôtel Rafaelo, un gigantesque resort équipé de trois piscines au milieu desquelles trône une étonnante réplique de la statue de la Liberté, le temps du traitement de leurs demandes d’asile politique. Plusieurs centaines d’Afghans s’y sont succédé depuis quatre ans.

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